L’été est un temps privilégié pour nous émerveiller de la beauté de la Création. La liturgie est aussi un lieu privilégié de rencontre avec le Créateur qui se vit dans la beauté. Entre la Transfiguration et l’Assomption de Marie, l’Église honore la splendeur de Dieu.La Bible nous apprend que tout ce que Dieu crée est beau et bon. Il communique sa beauté à travers notre âme, créée à son image. Il embellit notre vie de sa grâce par le Christ ressuscité qui a vaincu la mort. Bien sûr, il y a le mal, qui coexiste avec la beauté, mais celle-ci allège la vie, nous élève vers Dieu pour le prier, le louer, lui rendre grâce. Dieu est lui-même beauté, comme l’évoque saint Augustin : « J’ai tardé à t’aimer, Beauté si ancienne et si neuve, j’ai tardé à t’aimer ! Ah ! voilà : tu étais dedans, moi dehors, et je te cherchais dehors où je me ruais, beau à rebours, sur les belles choses d’ici-bas, tes ouvrages » (Confessions, X, 27).
Beauté de la nature
La beauté est exaltée depuis toujours par les artistes et les saints. On peut dire, avec le poète François Cheng, que la beauté est bonne et que la bonté est belle. Mais la beauté est de plus en plus menacée par notre insouciance face à la pollution qui mène aux changements climatiques, à l’exploitation irrationnelle des ressources qui appauvrit la terre. Je pense à la chanson de Diane Dufresne : « Ne tuons pas la beauté du monde ». Il faut relire l’encyclique du pape François sur l’écologie intégrale Laudato si’ — « Loué sois-tu ».
Lire aussi :
Les dix phrases fortes du pape François sur l’environnement
Malgré les canicules extrêmes et les orages violents, l’été est un temps privilégié pour nous émerveiller de la beauté de la nature. À l’exemple de François d’Assise, profitons-en pour louer le Seigneur présent dans sa création, des couleurs de l’aube à la symphonie du soir.
Beauté de la liturgie
La liturgie est aussi le lieu où la réponse de l’être humain à Dieu se vit dans la beauté. L’univers liturgique avec ses rites et sa musique nous permet d’être en contact avec Dieu et sa parole. La beauté dans la liturgie devient chemin de l’Esprit pour aller au Christ qui renvoie au Père.
Lire aussi :
Croire dans la Trinité, Dieu un, vrai et bon
Le mois d’août est spécialement riche en grandes figures de sainteté qui nous conduisent au Christ : Curé d’Ars, Dominique, Laurent, Claire, Maximilien Kolbe, Bernard, Jean Eudes, Louis, Augustin, pour ne nommer que ces amis. Ils sont entourés des grandes fêtes de lumière que sont la Transfiguration de Jésus et l’Assomption de Marie, prémices de ce qui nous attend. « Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est Esprit » (2 Co, 3, 18).
Beauté de la Présence
Dieu est présent en nous, dans la Création, dans la liturgie. L’Esprit saint, le souffle de Dieu, prie et respire en nous. Il adresse en nous la prière de louange et d’offrande du Christ à son Père. En nous promenant dans la nature, en célébrant le mystère de beauté à l’église, nous prolongeons la prière du Christ, nous accueillons toute la paix qu’il veut nous donner, nous diffusons son amour sur toute chose. Nous rejoignons alors la source même de la prière qui jaillit du cœur du Christ et du nôtre, comme l’exprime la bienheureuse Dina Bélanger (1897-1929) dans son Autobiographie :
« La nature avec ses beautés et ses richesses variées : crépuscules, clairs de lune, plantes, fleurs, fruits, ruisseaux, rivières, papillons, chants d’oiseaux, etc. me jetaient dans une sorte d’extase. La tiède haleine des vents, le murmure jaseur des feuilles, le grand silence du soir, le sourire des étoiles m’enivraient. Cette rêverie était, à mon insu, une méditation pieuse. Elle allait devenir de plus en plus profonde, s’appeler bientôt une contemplation, me rendre muette et même inconsciente d’admiration, m’enflammer de reconnaissance et d’amour envers l’Infini, me consumer du désir de le posséder, lui, Beauté idéale. »
Lire aussi :
Méditation chrétienne : de la prière de silence à la prière du cœur
Pour aller plus loin :
Les saints, ces fous admirables, Novalis / Béatitudes, 2018.
Je donnerai de la joie. Entretiens avec Dina Bélanger, Novalis / Emmanuel, 28 août 2019.