COMMENT PRIER EN VACANCES (2/5) Est-il possible de sanctifier tous les instants, même en vacances, même à la plage ?Seigneur, je crois que j’ai un peu compris ce qu’était la prière. Être avec toi, te parler, me taire, aussi, juste pour rester avec toi… Bon, mais alors, comment te dire ? J’ai honte de te l’avouer. Pourtant, tu me connais, et tu connais mes pensées. J’ai potassé les psaumes et je me souviens que tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées. Bref. Tu sais donc que j’étais l’autre jour à la plage, en pleine envolée « mystico-lyrique » sur la beauté de ta Création, quand ce maître-nageur super canon est passé devant moi. Ma méditation n’eut, à partir de ce moment-là, plus rien de mystique. Jetons un voile pudique sur ce moment qui n’a sûrement pas duré très longtemps, enfin, je ne me souviens pas tout à fait.
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Ce qu’il y a, c’est que, après, c’était fichu : le gosse de la serviette d’à côté s’est mis à brailler, son frère m’a envoyé son ballon dans la figure, et le summum a été atteint quand cette famille d’Allemands est venue se déchausser de ses Birkenstock et poser sa glacière pile devant ma serviette. Pour méditer sur la beauté de tes coquillages, c’était râpé.
Pff, j’y arriverai jamais. Chez moi, je sais très bien que je n’aurai plus ces distractions-là, mais que j’en aurai d’autres : le dossier sur lequel je travaille au boulot, les derniers potins, WhatsApp qui bipe, etc.
Comment ? Que je te les donne, ces distractions ? Mais tu vas en faire quoi ? Oh, que je te les donne en prière ? Comme ça : « Seigneur, fais que je me noie et que Jeff, le maître-nageur, vienne me sauver » ? Je rigole. « Seigneur, merci pour les personnes qui veillent sur nous à la plage », c’est mieux, hein ? Ou alors : « Seigneur, merci aussi pour la beauté des hommes » ? Ce qui compte, c’est de revenir vers toi, de ne pas trop s’en faire, de durer, dans la fidélité. Bon, je vais essayer, je te le promets, Seigneur. Mais s’il te plaît, ne fais pas trop passer de maîtres-nageurs devant moi.
Marie de Varax