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De la rigueur cistercienne au Clos de Vougeot

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Château du Clos de Vougeot, Bourgogne.

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Agnès Pinard Legry - publié le 02/08/19
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Rouge, rosé, blanc, champagne… À chaque évènement de la vie, le vin, « fruit de la vigne et du travail des hommes », se déguste et se savoure. Alors que la France en est le premier producteur mondial avec près de 50 millions d’hectolitres, elle le doit en partie à des religieux qui ont su développer et perpétrer ce savoir-faire au fil des siècles. Aleteia en a sélectionné quelques-uns au nom évocateur pour toucher du doigt cet héritage multiséculaire. Découvrez aujourd’hui le Clos de Vougeot.Vins rouges exclusivement, cépage Pinot Noir et bon potentiel de vieillissement, les Clos de Vougeot font frémir plus d’un palais. Appellation Grand Cru de la Côte de Nuits, ce vignoble bourguignon, qui s’étale sur une cinquantaine d’hectares, est le plus étendu de la Côte d’Or. Pour comprendre sa réputation mondiale, il faut remonter au… XIIe siècle.


ABBAYE DU BARROUX
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Nous sommes en 1098. Cette année-là, l’abbé Robert de Molesme fonde l’abbaye de Cîteaux sur des terres offertes par de riches et prospères seigneurs bourguignons. Parmi elles se trouvent celles qui bordent la Vouge, petite rivière qui prend sa source au-dessus du village. Le vignoble s’est constitué de donations intervenues de 1109 à 1115 avec une dernière acquisition en 1336. Le nom du terroir apparaît pour la première fois dans une bulle d’Alexandre III, datée de 1164, dans laquelle il annonce prendre sous sa protection l’abbaye cistercienne et ses biens, dont le cellier de Vougeot.

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Lou Stejskal I Flickr

CLOS DE VOUGEOT Grand Cru, Domaine Robert Arnoux.

Son mur d’enceinte date du XIIIe siècle, soit un siècle après la fondation de l’abbaye. On parle alors de clausum (clôture) de Vougeot. « Il est édifié par les moines qui le déplacent au fur et à mesure des nouvelles acquisitions », précise Le dictionnaire des vins. « Ses limites n’ont pas changé depuis le XIVe siècle ». Au cours du pontificat de Clément VI (1342-1352), amateur de bon vin, les cisterciens bourguignons subdivisèrent le clos-vougeot en trois climats afin de sélectionner la « cuvée du pape ». Dans les années 1550 Dom Loisier, alors abbé de Cîteaux, décide d’ajouter au cellier et à la cuverie déjà existants une vaste dépendance avec cuisines et salons. C’est ainsi qu’est né le fameux Château du Clos de Vougeot encore visible — et visitable — aujourd’hui.

Une gestion révolutionnaire

La gestion des moines qui impose le pinot noir comme cépage principal, fut à bien des égards, révolutionnaire. « Ce sont eux qui au XVIIIe siècle, innovent avec le chauffage de la vendange », également appelé thermovinification, détaille encore Le dictionnaire des vins. « Ils sont aussi les précurseurs de la chaptalisation en faisant monter le degré alcoolique de leur vin par l’ajout de sucre de canne ou de miel ». Le Clos restera possession de Cîteaux pendant près de sept siècles jusqu’à la Révolution française, acquérant une renommée considérable. Alors que partout ailleurs les climats sont isolés, “l’ordre de Cîteaux a constitué à Vougeot un immense domaine à l’instar du modèle bordelais, réunissant en un clos les climats d’origine plantés intégralement en pinot noir”.

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