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Au Tchad, le succès des banques de céréales

Champ d'arachides au Tchad.

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Agnès Pinard Legry - publié le 29/07/19
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Pour faire face à la sécheresse et à la spéculation du marché des céréales, plusieurs banques alimentaires se sont développées au Tchad. Une solution concrète pour lutter contre la famine et la paupérisation de la population.

Pour faire face à la sécheresse et à la spéculation du marché des céréales, plusieurs banques alimentaires se sont développées au Tchad. Une solution concrète pour lutter contre la famine et la paupérisation de la population.

Sorgho, mil, millet… Si les noms de ces céréales ne vous évoquent rien, ils constituent la base alimentaire de millions de personnes à travers le monde. Au Tchad, le père Franco Martellozzo, jésuite italien et missionnaire en Afrique depuis plus de cinquante ans, a eu l’idée de mettre en place une banque au format un peu particulier. Exit billets et autres pièces d’or, place aux céréales.

À l’origine de cette idée, un constat. Au Tchad, c’est une agriculture de subsistance qui prédomine. L’année se découpe en deux saisons : la saison dite « agricole » d’avril à septembre durant laquelle les paysans peuvent cultiver la terre et au cours de laquelle il pleut suffisamment, et l’autre saison, d’octobre à mars, la saison sèche durant laquelle les paysans consomment la récolte passée et prépare la récolte à venir.



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« Tous les agriculteurs vendent une partie de leur millet au moment de la récolte pour disposer d’un peu de liquidités pour d’autres besoins », a expliqué à l’agence Fides le père Franco Martellozzo. « Cependant, si tous vendent au même moment les prix baissent. Les commerçants en revanche, achètent, stockent et attendent que les réserves de millet et de sorgo des paysans diminuent. Cela a lieu au cours de la période dite de soudure, celle de la saison des pluies, lorsqu’il faut travailler en vue de la nouvelle récolte et que les stocks sont réduits au minimum. Presque tous achètent à ce moment-là ». Cette hausse de la demande entraine mathématiquement une hausse des prix obligeant les paysans à vendre leur charrue ou leur bétail. Ils entrent ainsi dans un cercle vicieux de dettes et de crédits.

En 1994, « l’Église a commencé à réfléchir aux instruments à mettre en œuvre pour sortir de ce cercle vicieux de faim et de spéculation sur les céréales », rapporte encore l’agence Fides. « On s’aperçut – indique le jésuite – que la distribution des vivres résolvait le problème de manière temporaire mais inspirait un sentiment de déresponsabilisation. De là l’idée de construire un entrepôt où conserver une réserve de millet qui aurait ensuite pu être donné en prêt au cours de la période de soudure. Les propositions furent acceptées et le dépôt devint une véritable Banque des céréales ».



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Concrètement, les banques de céréales prêtent des céréales à leurs membres au début de la saison des pluies. Ces derniers remboursent après les récoltes avec un intérêt correspondant à quelques kilos de céréales. Actuellement plus de 310 banques de céréales sont recensés dans le pays. « La conséquence la plus importante est la presque totale élimination des usuriers », explique à Fides le prêtre. « Maintenant, chaque paysan travaille sa terre et a retrouvé sa liberté ».

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