Présenté en Conseil des ministres le 24 juillet et débattu à l’Assemblée à la rentrée, le projet de loi bioéthique fait largement réagir, y compris au sein de l’Église catholique de France.Alors que le projet de loi bioéthique sera débattu par les députés en septembre, quel rôle doivent ou peuvent avoir les catholiques ? Certaines associations ont d’ores et déjà appelées à une journée de mobilisation le 6 octobre à Paris. « Il n’est pas dans le rôle des évêques ou des prêtres de prescrire les moyens politiques avec lesquels les catholiques doivent travailler comme citoyens », a indiqué Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF) dans un entretien accordé à La Croix.
Les catholiques appelés à « se manifester »
« Personnellement, j’ai beaucoup aimé la formule qu’avait employée le cardinal André Vingt-Trois en 2012 lorsqu’il avait appelé les catholiques à “se manifester” », a-t-il néanmoins précisé. « Les catholiques sont des citoyens comme les autres. Nous, évêques, avons beaucoup parlé, écrit, envoyé des argumentaires aux parlementaires et aux membres du gouvernement et nous continuerons pendant la discussion du projet de loi, car tout ce qui peut être amélioré mérite de l’être. Des pères, des mères, des enfants, tous les citoyens doivent se faire entendre auprès de leurs députés et sénateurs. »
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La présence des catholiques dans la vie politique est “indispensable”
Début septembre 2018, au moment où le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu son avis sur la révision des lois de bioéthique, l’ensemble des évêques de France s’était déjà exprimé sur le sujet en signant une déclaration inédite dans laquelle ils ont rappelé la valeur de la procréation, un « acte profondément et spécifiquement humain dont la manipulation entamerait gravement la valeur de fraternité qui fonde le pacte social de notre société ».