Au Mexique, des religieuses missionnaires de Saint Charles Borromée se forment pour intervenir auprès des migrants à proximité de la frontière avec le Guatemala. Devant les tensions croissantes, la nécessité de se perfectionner pour agir là où se trouvent les besoins s’est imposée au service itinérant de la congrégation. « L’idée est de former les consœurs afin de leur donner tous les instruments utiles pour pouvoir agir en soutien aux migrants et aux réfugiés directement aux frontières », explique sœur Albertina Pauletti, animatrice générale de la formation. Elle s’exprimait à l’occasion de la formation suivie fin juin par les religieuses missionnaires du service itinérant de la congrégation sclabrinienne à Tapachula, à la frontière entre le Mexique et le Guatemala. Un seul objectif poursuivi : les rendre opérationnelles pour agir aux frontières en cas d’urgences humanitaires.
L’importance du contexte
Sœur Albertina Pauletti insiste sur la connaissance essentielle du contexte pour « garantir un meilleur service aux personnes en situation d’urgence et d’accueil ». Si certaines questions dans ce domaine peuvent être abordées sous un angle global, nombreuses sont celles où les particularités locales jouent un poids fondamental. En dehors de l’Amérique centrale, le service itinérant existe aussi au nord du Brésil et dans le sud de l’Italie.
Le service itinérant tend à être un « service des urgences d’assistance », offrant solidarité, prières mais aussi en accompagnant les caravanes de migrants. En effet, nombreux sont ceux qui face à l’insécurité de la route migratoire ont préféré se regrouper en caravanes : rackets par des policiers véreux, enlèvements, trafics sont une monnaie courante.
Une intolérance croissante
Par ailleurs, les sondages récents montrent une intolérance croissante des Mexicains envers les migrants. La Conférence épiscopale du Mexique a d’ailleurs fait remonter ses inquiétudes auprès du président de la République, récemment rencontré, suggérant une « collaboration conjointe afin de garantir la sécurité des migrants ». Les répressions de la Garde nationale à l’encontre de migrants, le 18 juin, lors d’une émeute à Tapachula survenue dans un centre de rétention surpeuplé, ont participé à la montée des tensions. Le prêtre Ramon Verdugo, directeur d’un refuge pour migrants dans la ville de Tapachula, confiait alors à RFI la souffrance vécue par les migrants : « Ce qu’ils ont vécu et continuent de vivre là-bas, ce sont surtout des abus et des violences. Mais ils racontent qu’ils ont en plus été victimes de discriminations raciales et linguistiques. » L’ambition des centres scalabriniens de faire place à la « communion dans la diversité » devient, de plus en plus, un défi de taille pour la congrégation.
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