Durant l’année, notre relation avec Dieu s’appuie sur des repères concrets : mère de trois adolescents, Agnès se rend à la messe chaque matin, après les avoir déposés au collège ; chez Pierre et Brigitte, une prière commune réunit la famille avant le repas du soir ; Bertrand compte beaucoup sur son groupe de prière qu’il retrouve une fois par semaine. Mais pendant l’été, le groupe en question se disperse, Agnès n’a plus de messe matinale sur sa route, et la prière familiale devient difficile chez Pierre et Brigitte qui rejoignent une bande de cousins non croyants.
Une infidélité est vite arrivée
Nous avons vite fait d’être infidèles à nos rendez-vous avec Dieu. Comme Il est silencieux et discret, nous Le mettons aisément entre parenthèses durant quelques semaines. Il ne protestera pas si nous ne Lui consacrons pas une minute de nos précieuses journées de vacances, et ne dira rien si, le dimanche, nous préférons aller à la plage plutôt qu’à la messe. D’ailleurs, nous nous trouvons facilement des excuses : le temps file à tout allure, l’environnement n’est guère propice à la prière, il n’y a pas de curé sur notre lieu de villégiature, la maison est pleine d’enfants et de bruit, autour de nous personne ne prie, etc. Alors, tant pis, pensons-nous, ça ira mieux à la rentrée !
Ne nous laissons pas prendre à ce piège, ne soyons pas dupes des excuses que nous avançons pour justifier nos infidélités. Bien sûr, nous ne sommes pas dans les mêmes conditions que durant l’année scolaire : il est parfois très difficile de trouver un moment de silence et de solitude dans le tourbillon d’une grande maisonnée ou d’aller à la messe quand personne d’autre n’y attache d’importance.
Dieu offre des chemins de prière
Le Seigneur sait bien tout cela et ne nous demande pas l’impossible. Mais Il rend possible ce qui nous considérons trop vite comme impossible. À celui qui veut vraiment Le rencontrer, Il offre des chemins de prière : au petit matin, peut-être, avant le réveil des enfants, ou le soir, dans le jardin endormi ; sur la route du marché, dans l’église du village, ou, les pieds dans l’eau, en taquinant le goujon.
Comment trouver ces chemins de prière ? En étant attentifs et disponibles. Même nos journées les plus bruyantes et les plus occupées comportent des petits « déserts » propices à la prière : une file d’attente à la poste ou à la boulangerie, un embouteillage, le ménage, la tonte de la pelouse ou l’arrosage des fleurs. On peut réciter le chapelet, répéter à Dieu tout simplement qu’on L’aime, rendre grâce ou implorer pour ceux que l’on a rencontrés durant la journée.
Cela ne remplace pas un vrai temps d’oraison, entièrement consacré à Dieu. Mais ces moments de recueillement, même brefs, même interrompus brutalement par un coup de klaxon ou l’arrivée intempestive d’un visiteur, nous gardent en présence de Dieu, ce qui les rend très précieux.
Des rencontres qui nous élèvent
Le temps des vacances a ses richesses propres. Sans doute ne pouvons-nous pas appuyer notre vie spirituelle sur les mêmes repères pratiques, mais c’est pour aller vers de nouveaux horizons et vivre, peut-être, des moments exceptionnels : une session ou une retraite en famille, par exemple, un pèlerinage, la rencontre d’une communauté monastique, ou la participation à une activité missionnaire.
Les découvertes que permettent les vacances ne sont pas seulement amicales, culturelles ou gastronomiques : elles peuvent aussi nous ouvrir à d’autres manières d’avancer sur les chemins de la Foi. Nous avons beaucoup à apprendre de ceux que nous allons croiser durant l’été : paroisses qui nous accueilleront, nouveaux amis, visiteurs de passage, frères, sœurs et cousins retrouvés pour quelques jours. Dieu veille sur nos vacances. Plus que nous encore, Il désire que ces mois d’été soient une occasion de nous rapprocher de Lui, et Il met tout en œuvre pour cela. Reste à savoir ce que nous, nous désirons vraiment.
D’une certaine manière, la coupure des vacances, en cassant la routine, est un bon test pour savoir si Dieu est réellement au centre de notre vie : sommes-nous prêts, par exemple, à renoncer à une promenade en mer, pour répondre à l’invitation qu’Il nous adresse le dimanche matin ? Accepterons-nous de Lui donner un moment chaque jour, de Lui consacrer un peu de nos loisirs, de nos lectures, de nos soirées ? La réponse à ces questions nous appartient. En toute liberté.
Christine Ponsard