« Pendant les vacances, je vais chez Papy et Mamy ». Une phrase clé pour bon nombre d’enfants et d’adolescents, dont le périple estival passera par une halte auprès de leurs grands-parents. Pour les parents, ce sera l’occasion de souffler un peu ou de faire la jonction avec leurs semaines de vacances ; pour les enfants, la garantie d’un séjour ressourçant, au goût d’éternité.
« Avec Grand-Maman, on fait des gâteaux, on va à la bibliothèque, et elle me raconte des histoires », raconte Brune. La fillette a déjà saisi que sa grand-mère vivait le temps différemment, dans la douceur, sans empressement. C’est même la vertu première des grands-parents que de savoir prendre le temps. « Ils arrivent de Paris, leurs parents sont souvent stressés par l’année écoulée, et tous retrouvent vite leurs petites habitudes : plage, promenade, arrivées des cousins… », décrit Claude. Des rituels immuables aux saveurs de madeleines proustiennes marquent les saisons et construisent peu à peu la mythologie de cette famille-là.
Ici, comme dans tant d’autres familles, point besoin de hauts faits ni de voyages extraordinaires : les temps vécus chez leurs aïeuls marqueront nos petits pour la vie, et constitueront des points de repères pour les années bousculées de l’adolescence. Des points d’ancrage intergénérationnels. « Il suffit d’évoquer le nom de notre maison de vacances pour qu’émergent des images communes : la crêperie du samedi de notre arrivée, le marché après la messe dominicale, les retrouvailles avec des amis d’enfance. C’est un retour aux sources pour nous aussi », se réjouit Cécile.
Les témoins de l’histoire familiale
Les grands-parents sont bien des facteurs de continuité, témoins d’une histoire familiale qui se tisse malgré les fractures de la vie. « Lorsqu’ils racontent l’enfance des parents, les enfants perçoivent qu’ils sont ancrés dans un passé solide », analyse la psychologue Madeleine Natanson. « Mon mari leur montre les albums de photos de leur papa, les petits aiment cela, on retrouve des ressemblances avec eux », confie Marie-Odile. Autant de plongées dans la grande histoire familiale, où l’enfant puise en profondeur les racines qui le feront grandir. Les grands-parents sont avant tout des témoins d’amour : d’un amour filial, mais aussi d’un amour conjugal qui a su passer outre les orages du quotidien.
Benoît XVI évoquait ces témoins « de valeurs fondées sur la fidélité à un unique amour qui engendre la foi et la joie de vivre ». Présences vivantes de l’amour conjugal, les grands-parents rappellent aux jeunes générations que la fidélité est possible, que leur vie est construite sur du roc. Par leur unité, ils enracinent la famille et lui ouvrent des horizons. En famille, cet été, dessinons l’avenir avec nos grands-parents.
Anne Gavini