La plupart des enfants, surtout les plus jeunes, posent beaucoup de questions, graves ou futiles. Il n’est pas toujours facile d’y répondre.
Toute question appelle une réponse
Quoi qu’il en soit, certaines questions nous embarrassent, parce que nous n’en connaissons pas la réponse ; ou parce qu’il s’agit d’un sujet complexe qui appelle de nombreuses nuances ; ou encore parce que la question touche à des secrets de famille ; ou parce qu’elle nous semble en décalage avec la maturité de l’enfant ; ou, plus simplement, parce que l’enfant nous interroge à un moment totalement inopportun. La tentation peut être grande alors de faire semblant de ne pas entendre et ensuite, feindre d’avoir oublié. Ou d’éluder le problème par un évasif « On verra ça plus tard ».
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Pourtant, toute question appelle une réponse. Et pas n’importe laquelle ! Si nous usons de stratagèmes pour éviter d’avoir à répondre aux questions embarrassantes, nos enfants renonceront peut-être à nous interroger… mais iront chercher des réponses ailleurs, et probablement pas aux endroits les meilleurs. Nous aurons perdu une belle occasion de remplir notre mission de parents et de gagner leur confiance.
Une bonne réponse tient à une écoute attentive
Car, en fait, nos enfants n’attendent pas que nous sachions tout, mais que nous soyons attentifs à tout ce qui les intrigue ou les inquiète. Ils attendent que nous leur répondions, non comme le ferait un moteur de recherche, mais comme une personne unique à une autre personne unique. Pour bien répondre, commençons par écouter. Souvent, le plus important n’est pas la question elle-même, mais “la question derrière la question”.
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Dorothée, 7 ans, vient de perdre son grand-père. Il s’est suicidé, mais on l’a caché à la petite fille, préférant parler d’accident. Quand Dorothée, quelques jours après, demande à brûle-pourpoint la signification du mot « suicide », il est clair qu’elle n’attend pas une définition, mais qu’elle tend une perche à ses parents pour qu’ils lui disent une vérité qu’elle a devinée. Et lorsque Simon, 6 ans, demande si le chien qu’il chérissait va ressusciter, il n’a pas besoin d’un grand discours sur la différence entre l’homme et l’animal, mais d’une parole de consolation.
Reconnaître que l’on ne sait pas
Que faire si nous ne savons pas répondre ? Reconnaissons-le, très simplement ; et lorsque c’est possible, invitons l’enfant à chercher avec nous la réponse sur Internet, dans la Bible ou ailleurs. Lorsque la question touche à une vérité de Foi qui nous dépasse (le mystère de la Sainte-Trinité, par exemple, ou l’Eucharistie, la Résurrection, etc.), donnons à l’enfant des éléments de réponse, en éveillant son Espérance et sa joie de découvrir les mystères de Dieu : ne présentons pas ces réalités comme d’obscures énigmes, mais comme des merveilles que nous n’aurons jamais fini de comprendre sur cette Terre.
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Et si nous sommes mal à l’aise pour répondre ? Si, par exemple, la question posée nous touche de si près que nous ne pouvons pas en parler sans une intense émotion ; si elle concerne des événements familiaux que l’on s’accorde à ne jamais évoquer ; si nous avons peur de heurter l’enfant par une réponse mal adaptée, etc., nous ne sommes pas obligés de répondre sur le champ : l’enfant a seulement besoin de savoir que nous avons bien entendu sa question, que nous ne lui reprochons pas de l’avoir posée (au contraire), et que nous y reviendrons sans tarder.
“N’ayez pas peur !”
Prenons le temps de discerner dans la prière, puis éventuellement avec l’aide d’un conseiller extérieur, ce que nous pouvons et devons dire, et ce que nous devons taire. Répondre à un enfant en vérité ne signifie pas lui dire toute la vérité. N’ayons pas peur de répondre à nos enfants. Si nous avions une crainte à avoir, ce serait celle de trahir leur confiance, et d’éteindre en eux la soif de la vérité, la joie de connaître et de comprendre. L’Esprit saint nous est donné : appuyons-nous sur lui, afin qu’il mette sur nos lèvres les mots justes.
Christine Ponsard