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C’est à cet homme que l’on doit la fondation des plus grands ordres missionnaires d’Afrique

Cardinal Charles Martial Lavigerie, église Sainte-Agnès en Agone, Rome, Italie

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Missionnaire dans l’âme, Charles Lavigerie, archevêque d’Alger puis de Carthage au XIXe siècle, est le fondateur de deux ordres au service de l’évangélisation en Afrique : la société missionnaire d’Afrique et les sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique.« Quand Mgr Lavigerie, alors archevêque d’Alger, a été conduit par l’Esprit à fonder la société des missionnaires d’Afrique, puis la congrégation des sœurs missionnaires, il avait dans le cœur la passion de l’Évangile et le désir qu’il soit annoncé à tous, en se faisant “tout à tous” (cf. 1 Co 9, 22) ». Par ces mots, le pape François appelait les Pères blancs et les Sœurs blanches qui fêtaient les 150 ans de leurs congrégations en mars dernier à imiter l’apostolat fondamentalement missionnaire de leur fondateur.



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Mgr Lavigerie était une figure incontournable de son temps : confident intime du pape Léon XIII, plus jeune évêque de France à Nancy en 1863, primat d’Afrique en 1884, acteur du ralliement de l’Église à la République avec le toast d’Alger en 1890. Les nombreuses facettes de cette riche personnalité font parfois oublier la plus importante, celle missionnaire.

Lorsqu’il prend sa soutane en 1843, Mgr Lavigerie sent le premier appel à la mission. Un appel ravivé en 1860. Préoccupé par le sort des chrétiens massacrés dans la région du Liban et de la Syrie actuels, il rencontre l’émir Abd-el-Kader protégeant les chrétiens et réalise alors les richesses de la civilisation arabo-musulmane et des Églises orientales. Un trésor africain qu’il cherchera à mettre en avant tout au long de son ministère en tant qu’archevêque d’Alger notamment.

L’inculturation, au cœur de l’évangélisation

Dès son arrivé en tant qu’archevêque à Alger en 1866, l’homme d’Église souhaitait fonder deux institut religieux, un pour les hommes, un autre pour les femmes, qui partageraient leur vie entre prière et travail agricole. Désireux de servir les populations locales, d’agir pour les musulmans, il doit batailler contre les autorités locales pour y parvenir. Finalement, face au fléau du choléra, il passera outre des interdictions officielles et crée un orphelinat accueillant dès le départ plus d’un millier d’enfants notamment arabes.


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Nommé nonce apostolique au Sahara et au Soudan, Mgr Lavigerie ne s’arrêtera pas là. Il y crée les Pères blancs et les Sœurs blanches. La particularité de ces nouvelles congrégations : l’inculturation qui est au cœur de l’évangélisation, estime le nonce. Il donne trois consignes pour cela : « Vous parlerez la langue des gens ; vous mangerez leur nourriture ; vous porterez leur habit ».

De fait, entre un Algérien et un Père blanc, pas de grande différence ! Leur habit est constitué des vêtement traditionnels du Maghreb : le burnous, cape blanche en laine, le gandoura, tunique blanche mais aussi le chéchia, ce couvre-chef rouge typique. Seul un rosaire sautoir autour de leur coup vient rappeler leurs vœux. Ils parlent le berbère. Une approche de respect de la culture locale inédite pour l’époque.

Une mission qui rayonne

La mission des Pères blancs et des Sœurs blanches est surtout auprès du développement rural. Ils font naître écoles et dispensaires mais aussi des villages entiers comme ceux de Sainte-Monique et de Saint-Cyprien-des-Aphtals en Algérie, pour que les ménages d’orphelins puissent exploiter une terre. Au fur et à mesure, la communauté naissante essaime, obtenant entre autres la garde de la chapelle Saint-Louis-de-Carthage, l’église Sainte-Anne de Jérusalem et allant jusqu’en Ouganda, partout elle fonde des missions.


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À la mort de Lavigerie, les Pères et Sœurs blancs sont implantés dans six régions d’Afrique. De cinq nationalités différentes, ils sont 278. L’œuvre ne cessera de croître après sa mort. Aujourd’hui on compte 1.191 missionnaires répartis dans 36 pays dont 20 en Afrique, indique le site des Pères blancs.

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