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Pourquoi dit-on « c’est la croix et la bannière  » ?

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Axelle Partaix - publié le 05/07/19 - mis à jour le 13/05/24
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Notre culture et notre langue française sont fortement influencées par nos racines chrétiennes. Découvrez ces expressions que nous utilisons souvent sans soupçonner qu’elles puisent leur origine dans la tradition religieuse. Aujourd’hui : « c’est la croix et la bannière ».

C’est la croix et la bannière. Cette expression qui exprime toute la difficulté, la complexité ou la pénibilité d’une situation serait originaire de l’Italie du XVe siècle. À l’époque, la religion occupe une place importante dans la société et, plus que par le calendrier, la vie est rythmée par les fêtes religieuses. Ce sont les grandes fêtes liturgiques comme Pâques, Noël, l’Ascension… mais aussi les Rogations (préparation à l’Ascension et protection et bénédiction des cultures), les fêtes votives ou les pèlerinages de paroisses.

Pour ces occasions, très nombreuses à l’époque, des processions sont organisées dans les villes et les villages. Évènements d’ampleur, elles mobilisent toute la population d’une communauté paroissiale. En tête de cortège, la croix, emblème spirituel par excellence, est brandie pour montrer la voie. Derrière viennent différentes bannières. Chacune a sa signification, qui peut être une façon d’honorer la Vierge Marie, l’emblème de corporations religieuses ou professionnelles, qui jouent un rôle majeur à l’époque, du saint honoré, d’une paroisse, d’un quartier ou d’un notable…

Un cérémonial très ritualisé

Derrière l’apparence recueillie ou festive se cachent un cérémonial très ritualisé et une redoutable organisation. Les personnes en charge de la préparation de l’évènement doivent en effet respecter un nombre incalculable de règles et notamment l’ordre des participants. Chaque ordre religieux, chaque membre, a sa place. Il s’agit de respecter la hiérarchie tout en ménageant les susceptibilités de chacun. Une tâche des plus ardues qui peut devenir un véritable casse-tête…

En 1690, Antoine Furetière, homme d’Église, écrivain et lexicographe français, exprime dans son Dictionnaire Universel cette idée de difficultés dues aux exigences protocolaires : « On dit aussi d'un homme qu'on a de la peine à faire venir chez soy, qu'il faut avoir la Croix & la Banniere pour l'avoir. On dit aussi de ceux à qui on fait quelque belle réception, qu'on va au devant d'eux avec la Croix & la Banniere ». L’usage de l’expression s’est ensuite étendu au langage courant et aujourd’hui, ce peut être "la croix et la bannière" pour trouver une place de parking dans certains quartiers, effectuer des démarches administratives ou obtenir rapidement un rendez-vous médical.

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