Désignée hier pour diriger la Commission européenne, la ministre allemande de la Défense est la première femme à occuper ce poste. Proche d’Angela Merkel, mère de sept enfants, polyglotte et francophile, Ursula von der Leyen détonne par son parcours autant spectaculaire qu’atypique. À la tête de l’armée allemande depuis près de six ans, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Ursula von der Leyen est une femme politique respectée et très appréciée en Allemagne. Depuis de longues années, elle se place parmi les dirigeants politiques préférés des Allemands. La soixantaine à peine passée, ses cheveux blonds impeccablement coiffés, ses tailleurs-pantalons sobres et son sourire toujours aux lèvres ont fait de cette mère de 7 enfants l’une des personnalités les plus reconnues en Allemagne. La courtoisie et l’autorité naturelle caractérisent ce médecin de formation, qui parle couramment le français, l’anglais et, bien sûr, l’allemand.
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Son talent de polyglotte, ainsi que ses réseaux diplomatiques bien tissés à Bruxelles, ville où elle est née et où elle a grandi jusqu’à l’adolescence, ont certainement contribué à sa désignation au poste de présidente de la Commission européenne. Après des négociations tendues et l’échec d’autres candidats, la nomination d’Ursula von der Leyen semble faire émerger au premier plan le profil d’un leader politique majeur sur lequel se sont enfin accordés les dirigeants français et allemands. L’annonce a été faite le mardi 2 juillet, grâce notamment au soutien du président français, Emmanuel Macron, et de la chancelière, Angela Merkel.
Considérée pendant des années comme la prétendante naturelle à la succession d’Angela Merkel, Ursula von der Leyen a été nommée ministre dans chacun des quatre gouvernements de la Chancelière allemande (2005-2019). Pour occuper les postes de ministre de la Famille, puis celui du Travail, des Affaires sociales et aujourd’hui celui de ministre de la Défense.
Brillante étudiante et mère de sept enfants
Ursula von der Leyen baigne dans le milieu politique depuis son enfance. Fille d’Ernst Albrecht, ministre-président de Basse-Saxe de 1976 à 1990, elle descend d’une famille de la bourgeoisie hanséatique dont l’origine remonte au XVIIe siècle. Elle est née le 8 octobre 1958 à Bruxelles où elle passe son enfance, jusqu’à l’adolescence. Brillante étudiante en économie, elle épouse un professeur de médecine. Le couple a sept enfants (entre 1987 et 1999). Tout en les élevant, Ursula von der Leyen poursuit des études de médecine spécialisée en gynécologie.
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C’est seulement après quatre années passées avec sa famille à Stanford aux USA, en 2001, que la future ministre décide de commencer une carrière politique dans sa région d’origine, à Hanovre. Remarquée très rapidement au niveau national, elle devient ministre de la Famille et de la Jeunesse au sein du premier gouvernement d’Angela Merkel en 2005. Le début d’un parcours rapide, aussi spectaculaire qu’atypique. Habituée des plateaux télé et des magazines féminins, Ursula von der Leyen n’hésite pas à se confier sur sa vie de famille et poser en compagnie de son mari et de ses enfants.
Il ne reste plus qu’au Parlement européen à donner son feu vert pour une confirmation de la décision des chefs d’État franco-allemands au cours d’un vote qui aura lieu la semaine prochaine. Ursula von der Leyen sera ainsi la première femme à présider la Commission européenne, poste qui n’a été, jusqu’ici, qu’une seule fois dans les mains d’un Allemand, Walter Hallstein, de 1958 à 1967.
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