Ils viennent du Togo, du Bénin, du Burkina Faso ou du Sénégal… Trente-quatre prêtres étrangers auront la charge d’une paroisse du diocèse d’Angers pour les deux mois d’été. Certains ne sont jamais venus en Europe, d’autres sont plus habitués. Au-delà du service de remplacement dans la paroisse, il s’agit également d’une expérience pastorale enrichissante pour tous, une chance pour l’Église. Trente-quatre, c’est le nombre de prêtres étrangers qui sont accueillis par le diocèse d’Angers pour les deux mois d’été. Un chiffre conséquent comparé au nombre de prêtres accueillis sur la même période dans les autres diocèses de France mais pas si surprenant pour un diocèse comme celui d’Angers. En effet, l’Église catholique du Maine-et-Loire possède une histoire missionnaire particulièrement riche. Religieuses du Bon Pasteur, Servantes des Pauvres, sœurs de sainte Marie de Torfou… Nombreuses sont les congrégations missionnaires ayant leur maison-mère en Anjou, ce qui implique la présence de nombreux religieux étrangers dans les communautés du diocèse ; et aussi un grand nombre d’angevins de ces congrégations vivant au bout du monde.
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Le service diocésain en lien avec les Églises du monde, appelé service de la Mission universelle, recensait ainsi dans les années 1970 pas moins de trois cent missionnaires angevins répartis sur les cinq continents. Aujourd’hui, certains vivent toujours en mission au loin et le service de la Mission universelle assure un lien régulier avec eux. C’est dans ce contexte d’ouverture au monde que le service propose chaque année, aux paroisses qui le souhaitent, d’accueillir un prêtre venu d’ailleurs pour un séjour pastoral de deux mois.
S’enrichir des différences
Le prêtre est accueilli par le curé de la paroisse ainsi que toute la communauté. Des fidèles préparent d’ores et déjà activement l’arrivée de leur nouveau pasteur : organisation d’un covoiturage pour véhiculer le prêtre selon les besoins pastoraux, planning des familles qui l’inviteront à dîner un soir de la semaine etc. Pour les paroisses qui accueillent un prêtre arrivant pour la première fois en France, il faudra compter avec un nécessaire temps d’adaptation. Peut-être les uns et les autres seront-ils un peu déboussolés au début : la cuisine, l’accent africain pas toujours facile à comprendre etc. Mais ces rencontres restent « toujours une grande richesse, ce n’est pas grave si on est un peu bousculé », se réjouit cette paroissienne de la périphérie d’Angers qui verra un prêtre africain cet été en remplacement dans sa paroisse.
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Du côté du prêtre qui foulera le sol européen pour la première fois, il s’agira de s’ouvrir aux réalités de nos paroisses françaises : moins de familles, célébrations plus courtes et moins festives qu’en Afrique. En même temps, une occasion unique de découvrir notre culture ; ils sont d’ailleurs tous les ans de plus en plus nombreux à présenter leur candidature (cette année : plus de 130 demandes de remplacement pastoral sont parvenues au diocèse d’Angers). Du côté du curé angevin, même s’il n’est pas toujours aisé de « laisser les clefs » d’une paroisse à un confrère qu’on ne connaît pas, la présence du prêtre africain est promesse de beaux échanges interculturels… et lui permet de souffler un peu, en confiance.
Pour un séjour réussi : bien anticiper
Afin d’éviter les désagréments de dernière minute, et que chacun soit préparé au mieux à ce séjour pastoral, les responsables de la Mission universelle, en lien avec le vicaire général, ont mis en place il y a quelques années une « charte d’accueil » propre au diocèse, qui répond aux questions récurrentes des prêtres étrangers et des paroisses accueillantes : obligation d’être autorisé par son évêque pour postuler, modalités de la prise en charge financière etc.
Comme la société évolue (les presbytères se vident, arrivée d’Internet), un nouveau « mémo » comprenant tous les aspects pratiques (habitudes en France, listes des personnes à connaître, règles à respecter etc.) a été rédigé cette année, à destination des curés angevins qu’ils transmettront à leurs confrères, afin que leur séjour se déroule dans les meilleures conditions. Rendez-vous est donc donné par Mgr Delmas, évêque d’Angers, le 4 juillet aux prêtres étrangers. Après un temps de présentation et d’échanges, il les enverra en mission dans les paroisses.