Alors qu’elle avait été défigurée par des peintres amateurs qui l’avaient complètement dénaturée, une statue de saint Georges du XVIe siècle vient enfin d’être restaurée selon les règles de circonstance.Il ressemblait à une miniature bigarrée pour enfant de 10 ans, à mi-chemin entre un ninja coloré et une statuette de saint de mauvais aloi. Ce saint Georges espagnol a été la victime innocente de la paroisse navarraise de San Miguel, à Estella, (Espagne). Les autorités des lieux, un brin trop enthousiastes, avaient organisé en septembre 2018 la restauration d’une sculpture polychromée du XVIe siècle représentant saint Georges terrassant le dragon sans autorisation officielle.
On ne sait pas si les “artistes” avaient boycotté leurs rendez-vous annuels chez l’ophtalmologue ou si un verre de Rioja en trop leur avait brouillé les idées… Toujours est-il que le saint terrassant le dragon présentait depuis un visage rose poupin, chevauchant une monture à la couleur indéfinissable. Les médias en avaient fait leur choux gras jusqu’outre-mer, à tel point que le New-York Times lui-même avait comparé saint Georges à Tintin, le reporter de bande dessinée belge au visage juvénile. De quoi devenir un triste saint… La paroisse a donc mis la main au porte-monnaie (le coût de cette dé-restauration se situe entre 32.000 et 33.000 euros) et après plusieurs mois de travail, la statue, confiée cette fois-ci à des professionnels, peut désormais se montrer sans rougir.
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