On prête au millepertuis, plante bien connue des jardiniers, des vertus “miraculeuses”. Ce qui est certain, c’est qu’elle est utilisée depuis des siècles et revêt pour les chrétiens une forte symbolique.Depuis toujours, les chrétiens ont vu dans la création l’œuvre de Dieu et, su par conséquent, que la nature pouvait soigner les corps et les âmes. C’est pourquoi ils donnèrent à de nombreuses plantes des appellations comportant une connotation spirituelle, le plus souvent des noms de saints. C’est le cas par exemple du millepertuis (Hypericum perforatum), connu également sous le nom “d’herbe de la Saint-Jean”.
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En effet, quand les premiers chrétiens observèrent cette plante se parer de fleurs jaunes aux environs du 24 juin — la fête de la Saint-Jean — ils lui donnèrent son nom. De plus, on attribua à la plante des propriétés mystiques, dont les effets étaient, disait-on, décuplés si elle était récoltée à cette date-là, c’est-à-dire au pic de sa floraison. Une autre légende voulait que la plante rejette une huile rouge sang le 29 août, le jour de la décapitation de saint Jean-Baptiste.
Utilisée d’abord pour ses propriétés médicinales, pour lutter notamment contre la dépression et l’anxiété, on lui attribua également le pouvoir de repousser les esprits mauvais, probablement pour son lien avec la Saint-Jean justement, car c’est l’un des jours les plus longs de l’année, quand la lumière repousse l’obscurité. D’après la tradition gaélique, saint Colomban, évangélisateur de l’Europe occidentale au VIe siècle, en avait en permanence sur lui. Toujours utilisée de nos jours, l’herbe de la Saint-Jean comporte donc de nombreuses vertus, et pour les chrétiens, elle est à la fois un rappel de la figure de saint Jean-Baptiste, et plus largement des dons que Dieu offre à ses enfants dans la nature.