Religieux, anonymes ou bénévoles, ils font partie des trente personnes qui ont pu assister à la première messe célébrée à Notre-Dame depuis l’incendie de la cathédrale en avril dernier. Aleteia est allé à leur rencontre.Après la consternation, l’Espérance. Deux mois après l’incendie qui a ravagé pour partie Notre-Dame Mgr Michel Aupetit, l’archevêque de Paris, a pu célébrer pour la première fois une messe à l’intérieur de la cathédrale. Si aux alentours du parvis, encore fermé au public pour des raisons de sécurité, de nombreux badauds et équipes de journalistes étaient présents, à l’intérieur de l’édifice seule une trentaine de personnes a pu assister à la célébration.
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Parmi les premiers invités exceptionnels à sortir de la cathédrale, Mgr Ribadeau-Dumas, porte-parole de la conférence des évêques de France. Interrogé par Aleteia, celui-ci a confié sa grande émotion tout juste à la sortie de la messe : “C’est très émouvant de se retrouver deux mois après l’incendie dans ce lieu et d’y célébrer ce qui est le cœur de notre foi”. “Il y avait une ambiance particulière avec ce silence mais aussi cette ferveur. Ces murs sont remplis d’une histoire et on voit que les pierres sont toujours là et nous sommes, nous, les pierres vivantes, comme l’a rappelé l’archevêque”, a-t-il encore souligné. “Ce lieu est fait pour célébrer ce qui est le plus important pour nous, le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus et c’est ce que nous avons fait”.
Un point de vue que partage Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient et vicaire général des catholiques orientaux en France. “La plupart d’entre nous (les prêtres parisiens, ndlr) ont été ordonnés dans cette cathédrale. Cet événement est pour chacun un moment fondamental de sa vie sacerdotale”, confie-t-il. “À titre personnel j’y ai aussi fait ma communion solennelle… Oui, Notre-Dame a une place toute particulière dans mon cœur”.
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Quelques minutes après, Josiane, de l’association “Aux captifs, la libération”, sort très émue de la cathédrale. Invitée la veille à assister à la messe, elle confie à Aleteia sa joie d’avoir pu assister à ce moment historique : “Ce fut une très belle messe. Cela faisait deux mois que je n’avais pas vu Notre-Dame car je n’avais pas regardé les informations exprès. La messe était magnifique. C’est le deuxième office auquel j’assiste avec Mgr Aupetit, car il était avec nous (à l’association “Aux captifs, la libération”, ndlr) déjà ce matin. J’ai ressenti beaucoup d’émotions, du moment où nous sommes arrivés pour être sécurisés jusqu’à la célébration de la messe. Notre-Dame est magnifique, les ouvriers ont fait un travail superbe en deux mois. On est resté un moment devant et j’ai pensé à deux personnes chères à mon cœur qui sont gravement malades. J’avais la mission de faire une prière devant la cathédrale avant de rentrer. Interrogée sur l’intérieur de la cathédrale, Josiane raconte que celle-ci a été nettoyée : “C’est propre mais le sol reste collant. On nous recommandé de laver tous nos vêtements après la messe car il reste du plomb à l’intérieur de l’édifice.”
“Ce soir la messe a été dite et j’en suis fier”
Fidèle à sa réputation de militaire, le général Jean-Louis Georgelin, qui a été chargé par le gouvernement de veiller à l’avancée des travaux de la cathédrale, a raconté à Aleteia : “Ce soir la messe a été dite et j’en suis très fier”. Revenant sur la genèse de cette célébration, il a rappelé que l’archevêque de Paris lui avait fait la demande “tout de suite”. “Il la voulait le 16 juin pour la dédicace de Notre-Dame. Je lui ai dit : “Mgr, je m’y engage”. Mission accomplie, donc, “et dans un très bon esprit”. Il a néanmoins regretté “la trop grande médiatisation de l’événement”. “C’est une prière et non pas un événement mondain”, a rajouté le général.
“Quelle joie de célébrer l’eucharistie !”
Et qu’en a pensé le célébrant lui-même, Mgr Michel Aupetit ? “C’est une émotion partagée”, reconnaît-il. “Voir la cathédrale dans cet état, avec ce trou immense dans la voûte, fait mal. Mais quelle joie de célébrer l’Eucharistie, de renouer ainsi avec sa vocation ! Une personne blessée reste une personne, c’est la même chose pour la cathédrale”.