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Les clefs d’une œuvre : “La Pentecôte” de Jean Restout

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Sophie Roubertie - publié le 07/06/19
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Jean Restout restitue, dans une composition grandiose, l’événement qui allait envoyer les disciples sur les routes du monde pour annoncer l’Évangile. L’œuvre a été peinte en 1732 pour le réfectoire de l’abbaye de Saint-Denis. Cette grande toile (près de cinq mètres sur huit) a malheureusement été coupée, en largeur et en hauteur, ce qui a fait disparaître la colombe et une partie des côtés.

Au moment de l’Ascension, Jésus avait averti ses disciples : « Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous » (Ac 1,8). Le moment est venu. Les disciples et Marie sont rassemblés pour prier, l’Écriture nous rapporte qu’ils étaient assidus à la prière.

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Domaine Public

Des langues de feu

Ils reçoivent, venant du haut du ciel, « des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux » (Ac 2, 3). Dans le ciel, l’Esprit Saint n’est plus visible, et s’il est à l’origine de ces flammèches venues d’en-haut, c’est aussi lui-même qui descend. Chacune d’entre elle laisse une trace, comme pour nous faire comprendre le lien avec le Très-Haut.

La surprise est grande : les uns et les autres réagissent différemment à l’événement, regards tournés vers le ciel, ou baissés en attitude de prière, mains jointes ou écartées. Les hommes du premier plan, en un geste un peu théâtral, ont tous deux un mouvement de recul dans lequel les mains marquent leur étonnement.

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Domaine Public

Marie au sommet

Marie est au sommet d’une composition triangulaire, comme si elle était placée sur un autel. Les yeux levés vers le ciel, elle attire les regards. Ses vêtements sont de couleurs vives, avec un beau travail des drapés.

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Domaine Public

Situé en contrebas, le spectateur bénéficie d’une vision en contreplongée qui accentue le caractère grandiose de l’événement. Un souffle passe dans la scène, et il ne s’agit pas uniquement du souffle de l’Esprit. Hommes et femmes sont emportés par l’énergie d’un phénomène irrésistible, celui du violent coup de vent dont fut remplie la maison où ils se tenaient.

Ouvert sur le Ciel

Ils étaient effectivement dans une maison, assis, et l’interprétation qu’en fait Jean Restout est imposante : nous sommes loin d’une modeste maison de Jérusalem, mais dans une vaste demeure, ou un temple, tant sont hautes les colonnes qui l’entourent. L’espace reste ouvert sur le ciel.

L’Esprit dont ils sont remplis leur permettra de se faire comprendre de tous : « Ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit » (Ac 2, 4).

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