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Le diocèse de Toulon ouvre la cause de canonisation d’une enfant de 8 ans

Anne-Gabrielle Caron.

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Marzena Devoud - publié le 05/06/19
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Le diocèse de Toulon a ouvert la cause de canonisation d’Anne-Gabrielle Caron. Cette petite fille a été emportée par un cancer foudroyant à l’âge de 8 ans, après une longue maladie vécue comme une véritable ascension spirituelle. La procédure en vue de l’éventuelle béatification et canonisation de la petite Anne-Gabrielle Caron (2002-2010), décédée à l’âge de 8 ans, a été officiellement ouverte dans le diocèse de Fréjus-Toulon où elle a vécu avec sa famille révèle Famille Chrétienne. Emportée par un cancer, sa terrible épreuve a été l’occasion d’une ascension spirituelle impressionnante. Selon Mgr Dominique Rey, évêque de Toulon, Anne-Gabrielle Caron nous donne une magnifique leçon d’espérance. “C’était une enfant qui a vécu sa maladie à la ressemblance de la Passion du Christ. J’ai prié pour elle et j’ai pu voir cette petite personne qui — au cœur de sa souffrance — recevait la vie comme une offrande au Seigneur. Anne-Gabrielle était le témoin de Dieu. Elle était le signe de Dieu”, a-t-il confié à Aleteia.

Face à la maladie et la mort

Souriante, épanouie, s’occupant volontiers de ses trois petits frère et sœurs et se réjouissant des activités scoutes auxquelles elle participe régulièrement, Anne-Gabrielle Caron est confrontée brutalement à la maladie et à la menace de la mort. C’est au cours de sa septième année qu’elle se plaint de plus en plus de douleurs dans une jambe. Six mois plus tard, le diagnostic tombe : Anne-Gabrielle souffre d’un cancer très rare — le sarcome d’Ewing — qui l’atteint au tibia. Elle suit une chimiothérapie pendant huit mois à l’hôpital de La Timone à Marseille. Toute la vie familiale est bouleversée… Un grand soutien logistique et spirituel se met en place grâce aux proches et aux infirmières de l’hôpital. Malgré différents traitements, le cancer récidive. Il se propage dans tout le corps de l’enfant, en attaquant tous ses os. Sous morphine, Anne-Gabrielle supporte à peine le poids de son propre corps.

Pourtant, du haut de ses quelques années, elle donne une magnifique leçon d’espérance. Cette petite fille de huit ans incarne l’exemple que citait Jean Paul II dans sa lettre apostolique Salvici doloris : « À l’exemple du Christ, la souffrance peut devenir une prière. Unie à celle de Jésus, la souffrance est capable d’entrer dans l’ordre de l’amour et de retomber en grâces pour les autres. »


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Comme l’explique Marie-Dauphine Caron, la mère d’Anne-Gabrielle, dans un livre/témoignage poignant Là où meurt l’espoir, brille l’Espérance, il n’y a pas de “oui” à la souffrance. Il s’agit plutôt d’un “oui” à l’amour que nous pouvons donner à travers cette souffrance. Dans le même temps, une telle offrande est une preuve d’amour envers le Christ, une preuve qui prend le contre-pied des péchés des hommes. Anne-Gabrielle appelait cela “consoler Jésus”. Elle affirmait ainsi : “Même si je n’aime pas être malade, j’ai de la chance, car je peux aider le Bon Dieu à faire revenir les gens vers Lui”.

Quand la croix cohabite avec la croix

Au cours de la maladie, la vie d’Anne-Gabrielle s’articule dans la cohabitation de la croix et de la joie. Quelques mois avant sa mort, elle confie encore à sa mère : “J’ai demandé au Bon Dieu de me donner toutes les souffrances des enfants de l’hôpital.” Et elle précise : « Je souffre tellement que si eux pouvaient ne pas souffrir… ” Comme en témoigne sa mère, Anne-Gabrielle est déterminée. Elle désire être une grande sainte, “comme sainte Thérèse de Lisieux ! “. C’est ce qu’elle dit un jour avec assurance : “Mais je serai sainte !”. Peu après, elle confie à sa mère : “Je me dis de temps en temps (pas souvent) que, quand je serai morte, je me dirai qu’en fait, ce n’était pas difficile du tout de faire le bien. C’est vrai, ce n’est pas difficile d’être gentille, de penser aux autres, d’obéir et de ne pas taper ses frères et sœurs.”


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Le dernier mois de sa vie est marqué par des moments de grâce. Anne-Gabrielle pardonne à ceux qui lui ont fait du mal, comme à ceux qui se sont moqués d’elle. Elle exprime la volonté de demander pardon à tous ceux qu’elle a pu blesser. Elle redit également son amour à l’égard de ses parents, de son frère et de ses deux sœurs. En tenant une image du Christ en croix, elle s’écrie : « Non ! C’est trop !… Jésus… Il a trop souffert… ». Ses prières prennent une telle valeur que des proches lui confient des intentions. Certains d’entre eux témoigneront plus tard avoir été exaucés. Mgr Dominique Rey se souvient d’un jour en particulier. Il venait de lui apporter la communion. Pour la première fois en dix-huit mois d’épreuve, elle lui dit que la coupe est trop remplie, que tout cela est trop pour elle. C’était la veille de sa mort. Quelques heures plus tard, on la retrouve en paix. C’est ainsi qu’elle fait ses adieux. Elle s’éteint dans la soirée du 23 juillet 2010, après une agonie de 30 heures au cours de laquelle elle reste consciente jusqu’au bout. « Voir Anne-Gabrielle, c’était voir Dieu », témoignera un prêtre à son enterrement.

Le postulateur de la cause, approuvé par Mgr Dominique Rey le 17 avril, est Pascal Barthélemy, chrétien engagé, entrepreneur et père de famille. L’enquête diocésaine prendra plusieurs mois avant d’être transmise au Vatican. “Il faut du temps pour rassembler et mettre en forme de nombreux témoignages qui ne cessent d’affluer”, explique  Mgr Rey.

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