Représentant quelque 30.000 familles, les Associations Familiales Catholiques (AFC) fédèrent « tous ceux qui veulent agir dans la société au service de la famille à la lumière de l’enseignement de l’Église catholique ».
Bioéthique, couple, consommation, santé… Pris par le quotidien familial, il est souvent difficile de prendre le temps de s’interroger sur la manière dont nous éduquons nos enfants et de s’informer sur les débats et questionnements qui animent la société française. « Nous abordons des sujets très variés car la vie des familles est tout aussi variée ! », confie à Aleteia Pascale Morinière, présidente des Associations Familiales Catholiques (AFC) depuis avril 2019.
Présentes sur tout le territoire français, y compris dans les DOM-TOM, les AFC comptent aujourd’hui quelque 30.000 familles adhérentes. Sa mission repose sur trois piliers : « valoriser la famille fondée sur le mariage et ouverte à la vie comme chemin de bonheur et d’épanouissement de la personne », « discerner localement les besoins des familles et prendre des initiatives pour y répondre » et, « être une force de proposition permanente auprès des acteurs économiques, sociaux et politiques, pour que le choix de la famille et l’accueil de l’enfant soient facilités ». Attention, prévient néanmoins Pascale Morinière, « si notre parole se fonde sur la doctrine sociale de l’Église, nous portons la parole de toutes les familles et pas seulement celle des familles catholiques ».
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Derrière ces missions se trouvent des actions très concrètes telles que des bourses aux vêtements, une halte-garderie ou encore des « Chantiers-Éducation » visant à encourager les parents dans leur mission de premiers et principaux éducateurs. Se donnant pour mission « la protection et la valorisation de la famille tout en suivant la doctrine sociale de l’Église », le champ d’action des AFC trouve en fait un écho très large. “Les AFC sont un lieu de formation, d’éclairage, on développe toute une pédagogie, des points de repère”, détaille encore Pascale Morinière. “C’est aussi un espace où chacun a la possibilité de mettre en perspective, d’assurer sa réflexion, de l’enraciner”.
“Un pied sur le perron de la mairie et un autre sur le perron de l’église !”
Cette légitimité pour s’exprimer et former à ces nombreuses thématiques, les AFC la tirent de leur ancrage historique et institutionnel. “Les AFC existent depuis 1905 et font partie de l’Union nationale des Association familiale (UNAF), sorte de parlement des familles et qui a été créé par le général de Gaulle”, indique la présidente des AFC. “Quand le gouvernement légifère en matière de politique familiale, il est obligé de consulter l’UNAF. Et de la même manière quand on sollicite un rendez-vous on l’obtient assez facilement. On dit d’ailleurs que les présidents des AFC ont un pied sur le perron de la mairie et un autre sur le perron de l’église !”. Sur le plan Européen, la Fédération des AFC en Europe (FAFCE), créée à l’initiative de la France en 1997, est le porte-parole des familles catholiques auprès des instances européennes (Conseil de l’Europe et Parlement Européen). Aujourd’hui, la FAFCE compte 12 pays membres et représente plus de 10 millions de familles.
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En France, les AFC, fortes de leur maillage territorial et de leur ancrage historique, cherchent à peser sur la définition des politiques publiques nationales concernant la famille : rencontres au sein des ministères, auditions au Sénat et à l’Assemblée nationale… Concrètement, les AFC se sont par exemple largement mobilisées lors des États généraux de la bioéthique : la confédération nationale des AFC a ainsi été auditionnée à plusieurs reprise par le comité d’éthique et la mission parlementaire. En parallèle, elles ont publié un livre intitulé Quel monde voulons-nous pour demain ? afin de sensibiliser les familles à ces questions.
“On ne voit pas forcément tout de suite les fruits de ce que l’on promeut”, reconnaît Pascale Morinière. “Mais nos réflexions, nos propositions infusent. À titre d’exemple, nous avions alerté Aurore Bergé sur les conséquences de l’élargissement de la PMA à toutes les femmes et le fait que cela mènerait forcément à la GPA. Sur le moment, impossible de savoir comment cette information avait été reçue. Mais peu après, j’ai appris qu’elle avait posé la question lors d’une mission d’information parlementaire.” De quoi mesurer le poids des AFC au sein des organes de décision.
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