En 1980, les organisateurs de l’un des quatre Grand Chelem (avec l’Open d’Australie, Wimbledon et l’US Open) de la saison de tennis ont fait face à une requête quelque peu particulière émanant de l’Américain Jimmy Connors. Ou plutôt de son épouse. Sachant Jean Paul II en visite en France au moment de la tenue du tournoi, il a sollicité la direction de Roland-Garros afin que sa femme Patti, fervente catholique, puisse rencontrer le Souverain pontife. Une demande a priori irréalisable, l’agenda du pape polonais en France répondant alors à un protocole réglé comme du papier à musique et, de fait, difficilement sujet à des modifications de dernière minute, de quelque nature que ce soit.
Un joueur polonais sert d’intermédiaire
Mais les organisateurs du tournoi parisien ont de la suite dans les idées et sont prêts à tout, ou presque, pour satisfaire l’épouse d’un mastodonte du tennis mondial (Connors a remporté huit tournois du Grand Chelem tout au long de sa carrière). Dès lors, ils décident de contacter Wojtek Fibak. Fibak est un joueur de tennis polonais, rendu célèbre grâce à ses victoires face à Arthur Ashe en 1974, puis deux ans plus tard contre la légende suédoise Björn Borg.
Il a déjà eu le privilège de rencontrer Jean Paul II, dont il partage la même nationalité. Les deux hommes ont même déjà échangé des balles de façon amicale sur un court de tennis. La direction de Roland-Garros croit trouver en lui la personne idoine pour jouer les intermédiaires et accéder ainsi à la demande de l’épouse de Jimmy Connors.
Bonne pioche : Wojtek Fibak parvient à arracher à sa Sainteté un entretien avec Patti Connors. Un petit miracle. La rencontre a finalement lieu du côté de l’avenue Henri-Martin dans le XVIe arrondissement de Paris. Bien entendu, rien n’a jamais filtré de l’échange… Cette histoire est relatée dans le Dico culture illustré de Roland-Garros paru aux éditions R&CO.