En voici un qui a inlassablement cherché la sagesse. Nous sommes au IIe siècle. Né aux environs de Sichem, en Palestine, Justin vient d'une famille de païens aisée qui le pousse à faire des études. En quête de vérité, le jeune homme se tourne alors vers les stoïciens mais il n'est pas convaincu. En dépit de cause, il s'adresse à un disciple d'Aristote qui ne pense, lui, qu'à ses honoraires.
Déçu, Justin se tourne vers un éminent platonicien dont la doctrine solide et exaltante lui donne satisfaction. Mais c'est seulement après avoir rencontré un chrétien qu'il trouve la Vérité tant recherchée. "Au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne", dira de lui Benoît XVI.
Un "pionnier"
Devenu chrétien, Justin ne renie pas sa quête philosophique, lui qui a tant étudié. Au contraire, il la voit comme une préparation de la révélation chrétienne. Pour Jean Paul II, Justin est parmi les "pionniers d'une rencontre fructueuse avec la pensée philosophique" (Fides et ratio, n. 38).
Il fonde des écoles de philosophie à Éphèse puis à Rome et mène une carrière d’enseignant. Mais les chrétiens n'ont pas bonne presse dans l'Empire romain et comme il refuse d'apostasier, Justin est décapité. Et pourtant, il illustrait si bien cette maxime de Montaigne : "Mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien pleine"...