Pour la quatrième année consécutive VivaTechnology, le salon dédié aux startups et à l’innovation technologique, fait salle comble. « La technologie n’est qu’un outil », confie à Aleteia Gervais Pellissier, directeur général délégué d’Orange. « C’est l’utilisateur qui investit un objet avec un sens, une finalité ». Entretien.Alors que se tient actuellement à Paris la troisième édition du salon VivaTechnology, grand événement dédié aux startups et à l’innovation, Aleteia s’est intéressé à la place qu’occupe le bien commun dans la recherche technologique. « Que ce soit par conviction, par altruisme, par serviabilité, pour sauver des vies, il y a de très beaux progrès technologiques qui sont réalisés », rappelle à Aleteia Gervais Pellissier, directeur général délégué d’Orange. « Mais il y en a aussi énormément à des fins commerciales. Ne les rejetons pas d’office : peu importe la genèse d’une innovation, ce qui compte est l’usage que nous en faisons ».
Aleteia : Comment orienter la technologie vers la recherche du Bien commun ?
Gervais Pellissier : Il suffit de ne pas oublier que toute technologie devrait servir l’humain. Tout simplement n’oublions pas de nous poser et reposer régulièrement la question : ce que je fais, ce que je veux faire, comment servira-t-il le bien commun ? Est-ce que cela m’en approche ou est-ce que cela m’en éloigne ? Il est bien évidemment impossible de ne faire que des choses pour le bien commun mais un tel auto-questionnement peut aider à le faire plus fréquemment.
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Comment cette préoccupation s’inscrit-elle dans votre quotidien professionnel ?
Depuis plusieurs années Orange a décidé de mettre le client et le salarié au cœur de ses innovations, du développement des services, du digital. En pilotant depuis un an la démarche de la transformation du groupe, cela me donne une opportunité d’y réfléchir régulièrement. L’humain au cœur du numérique, le numérique à son service, les hommes et les femmes au travail, la recherche du sens de ce qu’on fait – ces sujets sont clé pour cette transformation culturelle que nous voyons humaine, inclusive et harmonieuse.
Quels devraient être selon vous les principaux moteurs de l’innovation technologique ?
Que ce soit par conviction, par altruisme, par serviabilité, pour sauver des vies, pour les améliorer ou les rendre plus faciles, notamment pour ceux qui sont plus faibles ou plus fragiles, il y a de très beaux progrès technologiques qui sont réalisés. Mais il y en a aussi énormément à des fins commerciales. Ne les rejetons pas d’office : peu importe la genèse d’une innovation, ce qui compte est l’usage que nous en faisons. Évidemment, il serait magnifique que toute innovation soit conçue pour le bien commun, pour les raisons humanistes. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas un drame : œuvrons pour le mieux avec les outils qui peuvent servir.
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Y a-t-il de bonnes et de mauvaises technologies ?
Non. La technologie n’est qu’un outil. C’est l’utilisateur qui investit un objet avec un sens, une finalité – et c’est cet usage qui peut être évalué. Et, d’ailleurs, même cette évaluation est rarement évidente !
Évolution technologique sans recherche du Bien commun, est-ce ruine de l’âme ?
Je n’irai pas si loin. L’évolution technologique devrait servir l’humain, devrait se faire pour et à travers l’humain – c’est certain. Mais, encore une fois, si ce n’est pas toujours le bien commun qui est à l’origine du progrès, ce n’est pas la ruine de l’âme non plus. Ne cherchons pas à rendre le monde idéal, cherchons à l’améliorer.