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Vivre c’est combattre, le combat spirituel continue

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ALain Noël ✝ - publié le 19/04/19
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Nous voici parvenu au terme de ce temps de retraite de Carême. Durant sept semaines nous avons appris les conditions à remplir pour mener le « bon combat ». Ce fut aussi un temps d’entraînement, avec tous les efforts que cela requiert. Allons-nous maintenant tout ranger et reprendre une vie « normale » ? C’est l’ultime tentation…

Nous avons pris conscience que toutes les armes mises à notre disposition pour mener le « bon combat » nous ont été confiées lors de notre baptême et nous avons commencé à en apprendre le maniement. Cet entraînement fait, bien sûr, partie intégrante du combat. Quelles que soient nos croyances, pour tout être humain, vivre c’est combattre. C’est lorsqu’on baisse les bras que nous connaissons la défaite, et la Bible nous donne un bel exemple lorsque Moïse baissait les bras, c’était la défaite (Ex 17, 8-16).

Nous sommes des combattants spirituels d’une noble cause, portée par le Christ lui-même, vainqueur par la croix, sorti du tombeau, ressuscité d’entre les morts et vivant pour les siècles des siècles. La Pâque du Seigneur est là pour nous encourager à vivre d’un cœur léger et joyeux dans la logique de la Résurrection.

Jésus ne s’est pas dit, "cool, je me suis bien battu"

Qu’a fait Jésus au sortir de ses quarante jours au désert ? S’est-il dit : « Cool, je me suis bien battu, je vais faire de la plongée au bord de la mer Rouge et taquiner le mérou ? » Non ! Il est entré dans sa vie publique et s’est mis à manifester les œuvres de miséricorde destinées à révéler la présence du Royaume de Dieu au milieu de nous.

Alors, maintenant, qu’allons-nous faire ? Ôter la ceinture de la Vérité et remettre nos vieilles bretelles ? Polisher notre belle cuirasse de la justice et l’accrocher au mur du salon avec le bouclier de la foi et le casque du salut ? Huiler le glaive de l’Esprit afin qu’il ne rouille pas dans son fourreau ? Cirer nos chaussures en ZAEP pour le prochain Carême ? Ranger Bible, icône et cierges, dormir une heure de plus et reprendre une « vie normale » avec la bonne conscience d’avoir fait ce que l’on devait faire durant le Carême ?

Ou bien allons-nous continuer à approfondir notre intimité avec le Seigneur parce que nous avons goûté combien il est bon (Ps 33, 8), combien nous avons besoin de son aide pour porter des fruits dans la vie éternelle et vivre selon la volonté du Père ? Allons-nous faire du temps liturgique dit « ordinaire », un temps vraiment ordinaire, ou allons-nous transformer ce temps ordinaire en un temps extraordinaire, ouvert aux milles possibilités de la grâce infinie de l’amour du Père ? C’est un choix que nous seuls pouvons faire. Nul autre que nous-même peut faire ce choix à notre place. « J’ai désiré d’un grand désir, manger cette Pâques avec vous avant de souffrir » (Ex 17, 8-16).

Ce grand désir qui habite notre cœur

Notre entraînement a été une manière de forger notre détermination à mener le bon combat et sortir de nos conflits intérieurs, pour marcher léger et joyeux comme le Christ nous le propose. Thérèse d’Avila avait bien compris les deux axes de la victoire : Un grand désir, une détermination déterminée et, sans oublier de rajouter l’indispensable secours de la grâce. Curieuse fulgurance, j’entends monter en moi une chanson inattendue, celle de Gilbert Bécaud qui, dans ce contexte pourrait s’apparenter à un psaume moderne : « Et maintenant, que vais-je faire, De tout ce temps, que sera ma vie ?… » Bécaud, prophète, qui l’eut cru ?

Bilan de carême :

    En notre Seigneur Jésus Christ, ressuscité et vainqueur de la mort, bonnes et saintes fêtes de Pâques. Alleluia !

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