L’église Saint-Pierre de Montluçon, dans le diocèse de Moulins (Allier) a été profanée mardi 9 avril. Son tabernacle a été fracturé et les hosties consacrées qui étaient à l’intérieur ont été volées. Une messe de réparation a été organisée dans l’urgence et célébrée ce vendredi pour “ne pas pénaliser les fidèles qui souhaitent assister à la messe des Rameaux”, confie à Aleteia le père Jean-Pierre Millet, vicaire général du diocèse de Moulins.
Il est aux alentours de 22 heures, mardi 9 avril au soir, quand le sacristain de l’église Saint-Pierre de Montluçon (Allier) commence son tour de vérification. Il remarque alors que le tabernacle a été fracturé et que les hosties qu’il contenait ont disparu. Une plainte a été déposée et une enquête est ouverte. « On ne peut rien faire d’autre que supposer », confie à Aleteia le père Jean-Pierre Millet, vicaire général du diocèse de Moulins. Depuis l’incident, il a reçu plusieurs appels de fidèles touchés par la nouvelle. Il raconte que le drame a permis de créer « une sorte de solidarité de prière ».
Demander pardon au nom des voleurs
La profanation de l’église Saint-Pierre de Montluçon surprend par son mode opératoire. Le vicaire s’étonne ainsi que les hosties consacrées aient été emportées avec le calice. « Habituellement, les voleurs partent en laissant les hosties au sol », fait-il remarquer. « C’est ça qui est source de souffrance. Parce que nous, catholiques, croyons que dans ce pain, c’est Jésus qui est vivant ».
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Une messe de réparation organisée dans l’urgence a été célébrée dans l’après-midi du vendredi 12 avril pour que les fidèles puissent assister à la messe des Rameaux ce dimanche. En effet, “une messe de réparation est célébrée lorsqu’une action gravement injurieuse a été commise dans un lieu sacré et que les fidèles y voient matière à scandale”, rappelle le droit canonique. Cette célébration, présidée par le vicaire général du diocèse de Moulins, a été l’occasion de ré-ouvrir les portes de l’église Saint-Pierre pour la première fois depuis sa profanation. Le père Millet comprend qu’un non-croyant puisse « difficilement comprendre l’importance d’une messe de réparation ». Mais à ses yeux, « il est nécessaire de demander pardon au Christ pour l’offense qui a été commise, au nom des voleurs ». L’an dernier, à la même époque, quelques jours avant Pâques, une autre église du diocèse avait été profanée. Pour rappel, le bilan annuel du ministère de l’Intérieur, publié le 12 février dernier, rapportait 1.063 actes anti-chrétiens commis en France en 2018, contre 1.038 au cours de l’année 2017.