Les dons des Français entre 2017 et 2018 ont baissé de 4,2%, révèle le baromètre annuel de France Générosités. Alors qu’il s’agit d’une baisse inédite sur ces dix dernières années, Nolwenn Poupon responsable des études de France Générosités, souligne le poids du « contexte social et fiscal ».« C’est du jamais vu depuis 10 ans. L’année 2018 marque une rupture dans l’écosystème français qui était stable depuis plusieurs années », détaille à Aleteia Nolwenn Poupon, responsable des études au sein de France Générosités, un syndicat professionnel qui regroupe une centaine d’organisations d’intérêt général. En France, les dons aux associations et aux fondations d’intérêt général ont ainsi enregistré une baisse de 4,2% en 2018, révèle le baromètre annuel de France Générosités. Une baisse d’autant plus significative que le montant avait progressé de 9% entre 2013 et 2017.
Hausse de la CSG et passage de l’ISF à l’IFI
« Cette baisse s’explique principalement par deux éléments : la transformation de l’ISF en Impôt sur la Fortune Immobilière ainsi que la hausse de la CSG pour les retraités », explique la responsable des études. Sur le premier volet, le baromètre, qui prend en compte un panel de 31 fondations, révèle que les dons reçus dans le cadre de l’IFI 2018 ont baissé de 54% par rapport aux dons ISF de 2017, « soit un manque à gagner de l’ordre de 130 à 150 millions d’euros », résume Nolwenn Poupon.
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Concernant la hausse de la CSG, elle rappelle que les personnes retraitées « représentent le cœur des donateurs français ». « Parce qu’on a touché en plein cœur à leur pouvoir d’achat, nombre de nos membres ont eu des appels et des courriers de leurs donateurs indiquant qu’ils allaient baisser ou suspendre leurs dons pour des raisons fiscales ». Au mois d’août 2018, 18% des donateurs retraités avaient ainsi déclaré qu’ils avaient déjà réduit le montant de leurs dons et 20% d’entre eux ont fait part de leur intention de le faire. Pour enrayer cette chute et retrouver « un écosystème favorable à la philanthropie », France Générosités travaille actuellement à des propositions « qui seront présentées dans le cadre de la loi de finances 2020 ».
Des donateurs fidèles
Néanmoins, « malgré un contexte difficile, il faut saluer le soutien fidèle des donateurs », reprend Nolwenn Poupon. « 94% des dons reçus en 2018 provenaient de donateurs qui avaient déjà fait des dons aux associations en question ». « Malgré des difficultés financières, ils ont continué à donner aux associations qu’ils soutenaient au préalable. C’est un marqueur de confiance fort ». En parallèle, les donateurs français se sont largement mobilisés à l’appel des organisations au dernier trimestre 2018 — 41% des dons ont été reçus sur les mois d’octobre, novembre et décembre — ce qui a permis de rattraper en partie un premier semestre particulièrement difficile (-6,5%).