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« Avec la drogue, beaucoup de jeunes n’arrivent plus à distinguer le bien du mal »

DRUGS
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Louise Alméras - publié le 08/04/19
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« La drogue est l’un des grands mensonges de notre époque », affirme Marie-Christine d’Welles écrivain, croyante et très engagée dans le combat pour la prévention des dégâts de la drogue chez les jeunes. Témoignage.À l’aube de ses 70 ans, Marie-Christine d’Welles continue de donner de nombreuses conférences auprès des jeunes ou des responsables éducatifs, partout où on l’appelle. Cette femme, à la force intérieure chevillée au corps, doit la transfiguration de son parcours à une vie enracinée dans la foi, avec ses hauts et ses bas, ainsi qu’à une expérience féconde à partager. Fondatrice de l’association Enfance sans drogue, membre du Mouvement Mondial des Mères et auteur de plusieurs ouvrages, elle parcourt les routes de France depuis maintenant vingt ans pour sensibiliser sur les dangers de la drogue.

“En vingt ans, j’ai vu plus de 300.000 jeunes en conférence dans toute la France”

Après avoir écrit le récit de sa vie, Marie-Christine d’Welles a la conviction de devoir lutter contre la drogue. Mais par où commencer ? « J’ai demandé conseil au Seigneur et à Marie, comme à mon habitude, en leur disant : “Aidez-moi pour que je puisse en aider d’autres”, raconte-t-elle à Aleteia. Elle s’est donc laissée guider. « En vingt ans, j’ai vu plus de 300.000 jeunes en conférence dans toute la France. La plupart du temps dans des communautés religieuses car je ne sais pas parler sans invoquer Jésus ou la Vierge Marie. Ma foi est mon identité. »



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Après ses conférences, certains viennent lui dire : « Madame, j’ai arrêté la drogue après que vous ayez dit telle parole. Je savais bien que c’était pour moi que vous parliez ». « Évidemment, je ne parlais pas pour eux spécifiquement mais l’Esprit saint me guide. Le Seigneur m’enseigne et Il m’envoie là où il faut », détaille-t-elle. Ce qui la marque surtout sont les effets des paroles de vérité sur les jeunes. Ils réagissent, appellent à l’aide. Et elle, sans jamais les stigmatiser, leur affirme qu’ils sont capables de recouvrer leur volonté et d’arrêter. Une parole de vie salutaire pour ceux qui vivent dans le mensonge, la honte, la peur et la désespérance.

Quand Dieu se sert de son passé pour sauver les autres

Les quatre années enfermée enfant en clinique ne sont pas étrangères à l’engagement de Marie-Christine d’Welles. On lui a aussi “volé une partie de sa jeunesse” en lui administrant des drogues, “sans justification ni remords”. Mais c’est maintenant son abandon total et sans retenu à l’Esprit saint qui la guide. “Je vois dans la salle de conférence ceux qui en prennent et ceux qui n’en prennent pas. Je les vois fatigués, malades, tristes, certains sont même prêts à se suicider.” Son message passe alors comme une brise qui apaise avant la chute ou comme un feu qui réveille et qui sauve. Les jeunes écoutent alors, férus de vérité, “comment, à vouloir satisfaire tous nos désirs, nous en créerons toujours de nouveaux et nous resterons encore insatisfaits. Comment vouloir toujours plus pour nous-mêmes ne procure que le malheur de l’égoïsme, de l’insatisfaction et de la solitude.” Pour elle, c’est une certitude, “il n’y a pas plus fort que de dire la vérité.”

« Démasquer les faux prophètes de ce monde »

« À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira », alertait le pape François à l’occasion de l’entrée en Carême 2018. Il appelait à “démasquer les faux prophètes de ce monde qui paralysent les cœurs et les actions. Ils utilisent les émotions humaines pour réduire les personnes en esclavage”. « L’amour risque de s’éteindre en nous », poursuit le Pape. “Ces faux prophètes se présentent sous forme de plaisirs fugaces confondus avec le bonheur. L’illusion de l’argent, mais aussi la drogue, faux remède, (…) ou encore de la pensée qu’on peut se suffire à soi-même.» Saint Jean Paul II disait aussi, dans son manuel pastoral Église, drogue et toxicomanie (1997) : « Parmi les dérives qui menacent la jeunesse et la société tout entière, la drogue se situe aux premières places, comme un danger d’autant plus insidieux qu’il est moins visible (…) Quand on prend de la drogue, toutes les structures de la vie psychique sont dépareillées sous les coups de ses impulsions exceptionnelles et désordonnées. La toxico-dépendance, plus qu’une maladie du corps est une maladie de l’esprit ».


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Récemment, Marie-Christine d’Welles a constaté la justesse de ces propos lors d’une conférence avec l’association Saint-Jean Espérance, devant d’anciens toxicomanes. Les frères de Saint-Jean appellent les nouveaux arrivants les TPMG, acronyme de “Tout pour ma gueule”. Aider l’autre ne les intéresse pas. Chez sœur Elvira (fondatrice de la Communauté du Cénacle), même constat. Saint Jean Paul II ajoutait encore : « Avec la drogue, beaucoup de jeunes n’arrivent plus à distinguer le bien du mal.» La preuve, cette question récurrente qu’elle entend dans les lycées ou au cours d’entretiens individuels avec les jeunes : « Madame, si vous pouviez me dire ce qu’est le bien, j’aimerais bien, car je ne sais pas ce qui est bien ou mal. » Voilà ce qui les perturbe le plus, alors qu’ils perdent ces notions essentielles à cause du cannabis.

Alors que de nombreux pays légalisent le cannabis, Marie-Christine d’Welles s’inquiète. Après le cannabis, l’ecstasy, les amphétamines, la ritaline, les jeunes finissent par perdre le sommeil. Ils sont pris dans une spirale infernale de mensonge, de vol et de souffrance. Et quand leur corps les lâche, “ils prennent des sédatifs, certains cent fois plus forts que la morphine”. “Et ils se demandent pourquoi ils meurent de ça ?” s’interroge-t-elle. “Mais que peut-on faire quand on est toxico-dépendant ? Même les Ministres se demandent comment arrêter cette explosion. Arrêtons de légaliser la drogue, c’est un des grands mensonges de notre époque. Quand on a perdu le contact avec Dieu, c’est difficile. Les religions existent aussi pour une bonne raison.”

c’est quoi la drogue

C’est quoi la drogue ?, de Marie-Christine d’Welles, éditions Jean-Cyrille Godefroy, 12,50 euros

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