Abus sexuels au sein de l’Église, capitalisme, crise migratoire, médias… Dans une interview diffusée ce dimanche par la chaine de télévision espagnole La Sexta, le souverain pontife s’est exprimé sans fard et sans langue de bois.Connu pour son franc-parler, le pape François s’est exprimé très librement dans une interview diffusée ce dimanche 31 mars par la chaine de télévision espagnole La Sexta. Tour d’horizon en quatre points.
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Les abus sexuels au sein de l’Église
Si j’avais pendu 100 curés sur la place Saint-Pierre (on aurait dit) comme c’est bien, voilà du concret. […] J’aurais occupé le terrain, mais ce qui m’intéresse, ce n’est pas d’occuper le terrain, c’est de lancer des processus d’assainissement et cela prend du temps.
Interrogé par le journaliste Jordi Évole au sujet du sommet sur les abus sexuels qui s’est tenu au Vatican au mois de février, le souverain pontife a reconnu que de nombreuses personnes ont pu être déçues du manque de résultats concrets. Mais pour lui il ne s’agit pas de prendre des décisions de l’ordre du symbole mais de repenser en profondeur la manière dont le Vatican peut et doit lutter « à tous les niveaux » contre les abus sexuels sur mineurs.
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Les médias
Les médias ont tant de pouvoir sur les masses, sur les gens, qu’ils peuvent calomnier impunément. De plus, qui va leur faire un procès ?
Pour le pape François, il existe quatre « péchés » que les journalistes doivent veiller à éviter : « la désinformation » qui consiste à ne donner qu’une partie de l’information, « la calomnie », « la diffamation » et « la coprophilie ». Il définit ce dernier point comme « littéralement, l’amour pour le caca, l’amour pour les choses sales, pour les scandales ». « Je crois que les médias doivent être plus clairs, plus transparents et ne pas tomber, excusez l’expression, dans la coprophilie toujours prête à répandre les scandales des choses abominables, quelle qu’en soit la part de vérité », avait déjà déclaré le pape François en décembre 2016 dans un entretien accordé » à un hebdomadaire belge catholique, Tertio.
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Les migrants
L’Europe oublie qu’elle est composée de migrants arrivés par différents courants migratoires et que ses fils sont eux-mêmes allés frapper aux portes de l’Amérique du nord et du sud après la guerre.
Le souverain pontife a reproché à l’Europe son « insensibilité » face aux migrants qui se noient par milliers en Méditerranée en essayant d’atteindre ses côtes. Depuis le début de son pontificat, le pape François a souvent pris fait et cause pour les réfugiés et les migrants, a souligné que des pays beaucoup plus pauvres que les nations européennes, comme la Turquie, le Liban ou la Jordanie accueillaient eux des millions de migrants et s’efforçaient de les intégrer.
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Le capitalisme
Il y a de moins en moins de riches avec beaucoup d’argent et de plus en plus de pauvres avec très peu d’argent.
Interrogé par le journaliste pour savoir s’il était « anticapitaliste », le pape François a répondu que « non » et qu’il existait un « capitalisme sain » : « celui de la doctrine sociale de l’Église ».
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