Le 1er avril est le jour des farces ! Pourtant ça n'a pas toujours été le cas... En effet, avant la réforme du calendrier grégorien en 1582 par le Roi Charles IX qui fit démarrer la nouvelle année au premier janvier, elle commençait autrefois entre le 25 mars et le 1er avril. Cela eut pour effet de changer également la date des échanges de cadeaux et d'étrennes qui marquait le passage à la nouvelle année…
Des farces pour résister au changement
Certains, qui ne goûtaient guère la nouveauté ont persisté à offrir des présents en avril. Mais quelques facétieux les ont transformés en cadeaux pour rire et en stratagèmes pour piéger les autres ! Cette tradition n’est pas propre à la France… on fait de même en Belgique, au Canada en Italie et même au Japon. Dans les pays anglo-saxons, on parle de l’April Fool’s day… le jour du fou d’Avril, alors qu’en Espagne, le jour des farces est le jour des saints innocents, le 28 décembre.
Quel rapport entre le poisson et le 1er avril ?
Mais pourquoi le poisson a pris soudain le goût de la farce ? De nombreuses interprétations sont possibles. La première tient au fait que le Carême, période où l’on mangeait surtout du poisson, se terminant le plus souvent début avril, on offrait de faux poissons pour faire des farces. Cela évoque aussi le premier symbole graphique des chrétiens, le fameux Ichthus, deux arcs de cercles cernant la silhouette d’un poisson. D’autres préfèrent faire référence au calendrier astral car début avril, le soleil sort du signe des Poissons… Les plus pragmatiques se souviennent que c’est la période de frai des poissons qui est assortie d’un certain nombre d’interdictions. Aussi pour se moquer du pauvre pêcheur qui rentrera bredouille, on lui offre un hareng séché ou un faux poisson !
Poissons de collection
Au début du XXème siècle, il était de coutume au 1er avril de s’envoyer l'une de ces cartes postales amusantes et richement décorées de poisson d’avril. Au musée de Dieppe, grand port de pêche, on en conserve une étonnante collection.
Fausses nouvelles
Depuis les années 1970, les médias s’amusent à diffuser le 1er avril de fausses nouvelles toutes plus surprenantes les unes que les autres et se dépêchent de les démentir. Une année, la télévision régionale affirmait qu’après la naissance d’un girafon dans un zoo breton, ce dernier se lançait dans la fabrication de yaourts au lait de girafe, d’autres affirmaient que les détecteurs de fumée nous espionnaient et se déclenchaient lorsqu’on prononçait certaines expressions… Mais à l’heure où les « Fake news » se multiplient, espérons que l’humour restera de mise le 1er avril...
Marie Le Goaziou