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Exposer ses défauts, une manière de faire grandir l’amour conjugal

ROZMOWA
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Edifa - publié le 21/03/19
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Et si assumer ses propres défauts et ceux de son conjoint était un pas vers la construction d’un amour conjugal vrai et profond ?Alors qu’un de mes défauts s’exprimait de manière manifeste, je dis à mon mari : « Comment fais-tu pour me supporter ? » Il m’a offert cette magnifique réponse : « J’ai la grâce. » Voilà qui fait méditer. Si lui a trouvé une si belle manière de considérer mes défauts, il me donne par la même occasion l’aide dont j’ai besoin pour me supporter moi-même avec mes défauts. Et en retour, un nouveau regard sur les siens.


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Ce qu’il me dit là, c’est aussi que la manière d’être avec ses défauts n’est pas de se désoler de manière stérile ou de se vexer, mais de les exposer à l’amour de quelqu’un qui a la grâce pour m’aider à les accepter. Ensuite seulement, viendra peut-être une lumière sur ce qu’il faut faire de ce défaut, sur un changement. Simone Weil dit dans L’Enracinement : « Dans la vie privée aussi, chacun est toujours tenté de mettre ses défaillances, en quelque sorte, entre parenthèses, de les ranger dans quelque lieu de débarras, de trouver un mode de calcul en vertu duquel elles ne comptent pas. Céder à cette tentation, c’est ruiner l’âme ; c’est la tentation à vaincre par excellence. »

Faire naître l’amour dans le dénuement

La défaillance ou le défaut est un des moyens pour le couple de grandir en intimité. J’ai lu le témoignage d’un homme qui disait que son couple avait connu un nouveau départ au bout de vingt ans de mariage quand tous deux avaient commencé de grandes discussions sur ces points sensibles que l’on reconnaît immanquablement au fait qu’ils provoquent en nous une grande susceptibilité. Avec sa femme, ils s’étaient mis à parler de l’éducation qu’ils avaient reçue et de leurs conditionnements, et même de ce qui leur faisait honte dans leur histoire. Ils avaient deux règles. La première : ne pas poser de questions pour que celui qui parle reste libre de dire ce qu’il veut et pas plus. La deuxième : arrêter la conversation dès que l’un des deux le souhaite, pour reprendre plus tard.


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Ce qui m’a marquée dans ce témoignage est que leur dialogue ne partait pas de leurs défauts, de leurs comportements, mais de l’intérieur, de ce qui a façonné les caractères. Non pas pour justifier les défauts, mais pour les comprendre, et peut-être déjouer ou apaiser ces influences secrètes qui parfois nous tyrannisent. Mettre à jour son histoire devant quelqu’un qui a reçu la grâce pour cela peut devenir un chemin de sainteté. Cet homme témoignait que la proximité, l’intimité avec sa femme grandissait par ce moyen. Connaître l’autre et être connu de lui, pour devenir vraiment soi-même, n’est-ce pas cela « quitter son père et sa mère, s’attacher à sa femme (son mari) et devenir une seule chair. » On ne peut pas quitter son père et sa mère si on ne réfléchit pas en profondeur à deux sur ce qu’on a reçu. Et ce travail n’est jamais vraiment fini. L’attachement et l’intimité avec le conjoint dépendent de ce travail de « quitter son éducation ».


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Devant la crèche, nous contemplons l’enfance d’un Dieu qui s’expose dans le dénuement, nous recevons la clé de la paix donnée aux hommes de bonne volonté. La paix des relations humaines, de la relation conjugale, passe par l’acceptation d’une forme de dénuement, de pauvreté apparente, dans laquelle peut naître l’amour. L’amour ne peut pas naître dans un palais qui cache la misère.

Sophie Lutz

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