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Un combat spirituel, ça se prépare !

ALain Noël ✝ - publié le 08/03/19
Les temps liturgiques, comme le Carême, sont précieux. Ce sont des temps de grâce qui nous sont offerts afin de faire le point, de clarifier notre situation, de nous fortifier, de nous centrer ou nous recentrer sur le Christ. ALain Noël propose aux lecteurs de Aleteia de vivre le Carême 2019 sous le signe du combat spirituel. Et un combat, ça se prépare.

Vivre son Carême sous le signe du Combat spirituel peut paraître guerrier et contraire à la foi chrétienne. Mais commençons par accepter une évidence : que l’on soit croyant ou non, « vivre, c’est combattre ! » Quand on ne combat plus, c’est qu’on est prisonnier ou mort… Alors, pourquoi avoir peur de ce combat ? Si nous devions avoir peur de quelque chose, ce serait plutôt d’être enlisés dans un mauvais combat ou englués dans une mauvaise cause. C’est pourquoi, il est nécessaire d’apprendre à livrer le « bon » combat.

Vivre n’est pas chose facile — ça se saurait ! Une puissance de vie nous a été donnée qui surprend tant elle est forte et fragile à la fois. Mais cette force vitale, nous avons besoin de l’entretenir et de la canaliser pour qu’elle atteigne son but. Car si nous nous laissons aller, nous prendrons obligatoirement une pente descendante. De même que si nous n’entretenons pas notre corps, il dépérit. Or, ce que nous constatons pour notre corps, pourquoi feignons-nous de l’ignorer pour notre âme ? Les effets du péché originel demeurent à travers ce que la théologie définit comme la concupiscence [Catéchisme de l’Église Catholique CEC § 405], cette pente savonneuse qui nous conduit au mal si nous ne luttons pas.

Le vrai but du combat spirituel

Le but du combat spirituel est de faire ce que Jésus nous a appris à demander dans le Notre Père : Que son nom soit sanctifié ; Que son règne vienne ; Que sa volonté soit faite. Ce n’est ni plus ni moins que faire régner l’amour et la vérité, la justice et la paix, en nous et autour de nous. Tout cela doit se réaliser… sur la terre comme au ciel. C’est ce chemin que je vous propose de parcourir durant ce temps de carême.

Or la volonté de Dieu est clairement énoncée par la Torah et reprise par Jésus. Dieu connaissant nos limites et nos susceptibilités, nous a laissé le choix selon nos goûts :  Soyez saints (Lv 19, 2) ; Soyez parfaits (Mt 5, 48) ; Soyez miséricordieux (Lc 6, 36). Une mission réservée aux mystiques, aux moines et moniales et autres anachorètes, direz-vous ? Pas du tout ! Notre pape François nous y invite dans son exhortation apostolique Gaudete et Exsultate (La joie et l’allégresse).

L’intox du diable

Si Dieu nous appelle à être comme Lui, cela veut dire qu’il nous en donne aussi les moyens.

Cessons de dire : « C’est impossible d’être saints ! » Sans nous en rendre compte nous sommes victimes de l’intox de notre ennemi le diable et de son gaz anesthésiant qui nous fait perdre conscience de notre vocation. Disons plutôt : « Être saint, ça m’est impossible avec mes propres forces ». Rappelons-nous alors ce que nous dit Jésus « ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu » (Mt 19, 26). Et c’est bien à l’appel de Dieu que nous devons nous référer et non pas à notre sentiment et aux inspirations de notre Adversaire.

Il nous faut, pour bien combattre, désirer d’un ardent désir être saint, comme Dieu nous y appelle. Thérèse d’Avila invitait ses sœurs à être habitées d’un grand désir et d’une grande détermination, une détermination-déterminée (Chemin de Perfection 21, 2). Thérèse de Lisieux, ne désirait pas être une sainte… mais une « grande » sainte (Lettre 52). Si ce désir ardent ne brûle pas en nos cœurs, aller au combat, il ne faut même pas y penser. On va se faire laminer.

Durant le Carême : prenons le temps d’abandonner nos propres incapacités pour accueillir la demande du Seigneur : « soyez saints » comme un don qui nous est fait d’avoir la possibilité de parvenir à la sainteté. Ce n’est pas trop d’avoir 40 jours. Jésus lui-même les a passés au désert poussé par l’Esprit (Lc 4). 40 jours, c’est le temps nécessaire à un entraînement sérieux. Or, s’entraîner c’est déjà combattre. Gardons-nous de voir le Carême comme un temps de combat et ensuite : « Cool, Raoul ! » je reprendrai ma petite vie, peinard à mon rythme… Ce n’est pas la mentalité évangélique.

Les "armes" que nous avons à disposition

Le texte sur lequel nous nous appuierons se trouve dans l’Épître aux Éphésiens, chapitre 6 des versets 10 à 18 :

Ce texte nous indique trois choses : L’attitude qu’il est indispensable d’adopter ; L’ennemi contre lequel nous devons lutter ; Les armes que Dieu met à notre disposition.

Arrêter de vous "blinder" !

Avant de revêtir l’armure de Dieu (verset 11), il est important durant cette semaine d’ôter nos vieux blindages. La plupart d’entre nous sommes blindés de chez blindé ! Nos déceptions affectives, amicales, familiales, professionnelles nous ont fait jurer « que l’on ne nous y reprendrait plus ! » Nous sommes devenus comme le corbeau de la fable de La Fontaine : blindé ! Alors sans s’en rendre vraiment compte, on glisse de l’Évangile de Matthieu, Marc, Luc ou Jean, à celui de Jean de La Fontaine. Notre modèle de vie, ce n’est plus Jésus, mais le corbeau de la fable. On s’est blindé pour ne plus souffrir, pour ne plus se faire avoir.

Nul doute que ceux qui essaient de revêtir l’armure de Dieu sur leurs vieux blindages trouveront cette armure très inconfortable et très gênante… Seule l’action de l’Esprit saint peut nous en faire prendre conscience afin de nous débarrasser de ces blindages qui nous encombreront dans le bon combat. Nous voilà avec assez de travail pour cette première semaine. Courage et union de prière.

Entraînement spirituel :

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