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Quand saint Jean Chrysostome se mêle d’amour conjugal

CHRISTMAS
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Mathilde de Robien - Kathleen Hattrup - publié le 12/02/19
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Saint Jean Chrysostome, docteur de l’Église, appelé aussi saint Jean Bouche d’Or en raison de ses talents d’orateur, a livré dans une de ses homélies une belle réflexion sur la cinquième lettre de saint Paul apôtre aux Ephésiens. Épître bien connu, parfois galvaudé, pour sa célèbre exhortation : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Mais la suite, concernant les maris, est moins souvent relevée. Elle demeure pourtant un enseignement fort dans l’art de l’amour conjugal.« Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église », nous dit saint Paul (Ép 5, 25). Saint Jean Chrysostome (344-407) reprend et explique la métaphore, tout en soulignant que le Christ, en s’unissant à l’Église, a fait beaucoup plus que ce que tout homme serait capable de faire. Il s’est sacrifié pour une Église qui le repoussait. Jean Chrysostome compare ainsi l’Église à une femme laide et méprisante, que le Christ a malgré tout choisi d’épouser.

En ce sens, il ne manque pas de souligner que la mission propre à chaque époux, d’aimer sa femme, est plus « facile » dans la mesure où il s’est marié avec une femme qu’il a choisie. Le sacrifice qui découlerait de cet amour serait donc moindre ! Deuxième enseignement, dans le cas où une femme se montrerait vraiment méprisable : c’est par la tendresse qu’un époux la ramènerait vers lui. Le Christ s’est montré plein de tendresse, de sollicitude envers cette Église qui le haïssait, et l’a sanctifiée.

« Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église » (Ép 5, 25), dit saint Paul. Il ne se borne pas à dire : « Hommes, aimez vos femmes »  ; mais il indique encore le degré de cette affection en ajoutant : « Comme le Christ a aimé l’Église ». Mais comment, dis-moi, le Christ L’a-t-Il aimée ? Jusqu’à se sacrifier pour elle. Ainsi, fallût-il mourir pour ta femme, ne marchande point. Si le Seigneur a aimé son esclave au point de se donner pour elle, à plus forte raison dois-tu le même amour à ta compagne d’esclavage. Mais peut-être est-ce la beauté de l’épouse qui a entraîné l’époux, ou les vertus de son âme ? On ne saurait le prétendre, car la suite montre qu’elle était laide et sordide ; écoutez plutôt : « Il s’est livré pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant » (Ép 5, 26). Par ce mot purifier, il fait entendre qu’elle était impure et souillée, et non point d’une souillure comme une autre, mais d’une extrême impureté ; ce n’était que graisse, que fumée, que sang; que taches de toute espèce. Et cependant il n’a pas eu dégoût de sa laideur, il a remédié à ses disgrâces, il a changé sa figure, corrigé ses formes, réparé ses imperfections ; c’est l’exemple que tu dois suivre. Quelques fautes que ta femme puisse commettre à ton égard, oublie tout, pardonne tout. A-t-elle un mauvais caractère, réforme-le à force de douceur et de bonté, comme a fait le Christ à l’égard de l’Église.”



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