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La quête de rue, une expérience fondatrice

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La rédaction d'Aleteia - publié le 25/01/19
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Que ce soit pour l’Ordre de Malte, Raoul Follereau ou encore la Croix Rouge, nombreux sont ceux et celles à avoir consacré une journée ou un week-end à quêter pour une cause qui lui était chère. Ouverture aux autres, décentrage de soi-même, sentiment d’utilité… Les vertus que l’on développe en agissant ainsi sont nombreuses.« Je crois que j’avais dix ans à tout casser quand j’ai découvert que quêter pour les lépreux, c’est s’ouvrir au monde et pas qu’aux lépreux », se souvient Marie, jeune trentenaire dynamique. Alors que débute ce 25 janvier la grande quête de la Fondation Raoul Follereau pour les lépreux, Aleteia est allé à la rencontre d’anciens ‘quêteurs’ qui, tronc à la main et sourire aux lèvres, ont passé plusieurs heures à arpenter les rues de leur ville en quête de quelques pièces.

Bénévoles RF

Raoul Follereau

Changer son regard

« Cette expérience m’a permis de découvrir l’attention et la générosité dont de nombreuses personnes savent faire preuve. Je pense à ces adolescents qui avaient versé le contenu de leur porte-monnaie dans mon urne ! », raconte Marie. « Bon, c’est vrai, c’était de toutes petites pièces, mais l’attention y était… et en plus ils m’avaient proposé des bonbons ! ». Devenue adulte, elle n’a pas non plus oublié « ces riders type armoires à glaces tout de cuir vêtus qui avaient donné sans hésiter ». À l’image de Jésus qui disait à la foule : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; remettez, et il vous sera remis » (Lc 6, 37), quêter apprend à ne pas juger de la générosité de quelqu’un à son apparence.


Holding Hands
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Se sentir utile

Aujourd’hui père de quatre enfants, Thomas, 40 ans, se souvient avec émotion de sa ‘première quête’. « Enfant, je voyais mes sœurs partir fièrement quêter pour Raoul Follereau. Cela m’intriguait », se remémore-t-il. « Plus tard, à mon tour, avec ma meute de louveteaux nous étions dans le froid à agiter la tirelire en métal, cerclée de vert, que notre cheftaine avait confié à ma sizaine. C’était amusant de faire tinter les pièces ». Alors qu’il n’était âgé que de 8 ans, il confie avoir pris conscience à ce moment précis « de la détresse que des millions de gens pouvaient connaître à travers le monde, frappé par une maladie qu’on pouvait soigner »… Un comble pour le jeune loup ! « Cela décuplait mes forces pour aller au-devant des gens que nous croisions dans une rue commerçante et animée ; j’étais heureux, et presque soulagé, de leur remettre un autocollant Raoul Follereau sur leur manteau. On se les caillait, mais pour la première fois j’avais le sentiment de me rendre utile pour mon prochain. » Si le dicton populaire rappelle que le plaisir de donner est plus important que celui de recevoir, se savoir utile donne un sens à son action, sa journée, sa vie.

Sortir de soi

« J’avais quinze ans et j’étais chef de patrouille quand on m’a demandé de quêter pour une association », confie à son tour Patrick. « L’idée ne m’enchantait guère mais nous devions le faire. Je dois reconnaître que les premières minutes de gêne passées, aller à la rencontre des autres a été une vraie leçon pour moi ». Aborder l’autre, nouer le dialogue, lui expliquer la cause pour laquelle on quête, autant de choses qui aident à se décentrer de soi et à voir en l’autre son frère en humanité.


Raoul Follereau
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