L’accès aux soins palliatifs est un droit affirmé par la loi. Pourtant on voit partout en France des services hospitaliers de soins palliatifs s’interroger sur leur financement, leur avenir et leur vocation.Le dr Bernard Devalois, une figure médiatique des soins palliatifs, a démissionné récemment de ses fonctions de chef du service de soins palliatifs de l’hôpital de Pontoise (Val d’Oise). On parle de non-rentabilité. Le personnel exprime une grande inquiétude. Le service de soins palliatifs de Pontoise serait-il menacé ? Si l’on en croit un article du Parisien publié le 11 janvier, c’est en effet la notion même de service de soins palliatifs qui serait remise en cause par la direction hospitalière.
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Des budgets partout en baisse
Voilà une nouvelle plutôt inquiétante alors qu’on commence à tirer le bilan mi-figue mi-raisin du plan national de développement des soins palliatifs, débuté en 2015 et qui s’est achevé fin 2018. On lit dans La Croix du 8 janvier que les budgets sont en baisse. D’après le dr Claire Fourcade, médecin responsable de l’unité de soins palliatifs de Narbonne, la baisse des budgets pourrait atteindre 30%…
Pourtant, en France, il semble que 44% seulement des patients qui en font la demande accèderaient aux soins palliatifs. Certes, d’inacceptables inégalités régionales persistent. Citons parmi les régions exemplaires le Nord Pas-de-Calais qui compte un grand nombre de lits de soins palliatifs, rapportés à la population. Ces répartitions régionales dépendent des politiques menées par les Agences régionales de santé (ARS). Mais aussi de l’investissement des élus : maires, députés, sénateurs, sur cette question cruciale.
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Un droit affirmé par la loi
Toujours dans La Croix, Anne de La Tour, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), s’inquiète du déficit dans la formation médicale mais pointe aussi de nécessaires réorganisations et rationalisations. Former plus de médecins de soins palliatifs et surtout mieux former l’ensemble du corps médical aux soins palliatifs est certainement une priorité. Mais les enjeux sont plus profonds. L’accès aux soins palliatifs est un droit affirmé par la loi. Pourtant on voit les soins palliatifs s’interroger sur leur financement, leur avenir et leur vocation.
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Le sinistre exemple canadien
Au Canada, voilà deux ans que l’euthanasie — la piqûre létale… — a été légalisée. Aujourd’hui, il est exigé des médecins qui souhaitent travailler dans des unités de soins palliatifs qu’ils pratiquent l’euthanasie. Voilà qui va très sûrement “zigouiller” les soins palliatifs.
Tribune diffusée en partenariat avec RCF Nord-de-France.