Selon le Bureau international d'accueil des pèlerins à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, 327.382 certificats d'accomplissement du pèlerinage à pied ont été délivrés entre le 1er janvier 2018 et Noël. Soit 26.316 pèlerins de plus qu’en 2017. En évaluant à plus de 400 les certificats qui seront encore délivrés dans la dernière semaine de l'année, le nombre de pèlerins de cette année approchera certainement les 328.000.
C’est de France que viennent la majorité des pèlerins, puisque 57% des pèlerins auront emprunté le chemin français pour rejoindre le chemin des Étoiles jusqu’à Compostelle, selon l'agence spécialisée Santiagoways. La route portugaise, quant à elle, a été pratiquée par 21% des pèlerins. Au total, près de 78% de marcheurs provenaient de ces deux itinéraires.
Si ces dernières années le pèlerinage de Saint Jacques connaît un regain de popularité très spectaculaire, dans les années 1970, ce haut lieu de pèlerinage était oublié des pèlerins, comme en témoigne le nombre de certificats délivrés. Rares en effet étaient ceux qui demandaient ce certificat, qui ne peut être obtenu qu’en présentant un carnet de pèlerin où le tampon de chaque étape a été correctement imprimé. L’année 1972 compte ainsi 67 modestes certificats ! Ils ne sont que 243 quatre ans plus tard, à peine 2.000 en 1982. C’est en 1999 qu’une première augmentation importante est enregistrée : les certificats attestent alors de 154.000 pèlerins, pour atteindre en 2010 le nombre de 272.000.
La fréquentation déjà exceptionnelle pourrait être encore boostée lors de la prochaine Année Sainte compostellane, année où la Saint-Jacques (25 juillet) tombe un dimanche. Ce sera en 2021.
Le grand pèlerinage de la Chrétienté médiévale
Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est l'un des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Son but est d'atteindre le tombeau de l'apôtre saint Jacques, frère de saint Jean l'Évangéliste, situé dans la crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. C'est un chemin semé de nombreuses démonstrations de ferveur, de pénitence, d'hospitalité, d'art et de culture. Ses différents parcours dans plusieurs pays, jalonnés de paysages magnifiques comme d’édifices religieux admirables, ont été ceux des bâtisseurs des cathédrales, des abbayes et des sanctuaires de l’Europe chrétienne. Le pèlerin qui chemine vers Saint Jacques, situé en Galice, redécouvre alors les racines spirituelles de l’Occident.
C’est au début du IXe siècle, à la découverte des reliques de Saint Jacques le Majeur (que l’on connaît aussi sous le nom de Jacques de Zébédée), que renaît la tradition d’un pèlerinage qui existait déjà dans l’antiquité. À partir du XIe siècle le pèlerinage de Compostelle devient le grand pèlerinage de la Chrétienté médiévale. Mais c'est seulement en 1492, sous le règne de Ferdinand d'Aragon, que le pape Alexandre VI déclare officiellement le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle comme l’un des "trois grands pèlerinages de la Chrétienté", avec ceux de Jérusalem et de Rome.