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L’Église face à une baisse inédite du denier

DENIER EGLISE

En 2017, le Denier a représenté 253 millions d'euros, soit 47% des ressources courantes annuelles (hors legs) de l'ensemble des diocèses.

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Agnès Pinard Legry - publié le 19/12/18
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La Conférence des évêques de France (CEF) lance ce 20 décembre une campagne nationale en appui aux collectes diocésaines de collecte du denier. Cette dernière se déroule alors que le denier, qui représente près de 40% des ressources de l’Église, connaît cette année une baisse historique. Pour la première fois cette année le denier, dont le montant s’élève à plus de 250 millions d’euros en 2017, accuse un recul de 2 à 2,5%. Un constat d’autant plus inquiétant que « l’Église ne vit que de dons », affirme Ambroise Laurent, nouveau secrétaire général adjoint en charge des finances à la CEF. En y ajoutant la baisse de 60% des dons ISF, le recul du denier atteint même 5,5%. Pour mémoire, il représente 40% des ressources de l’Église, le reste étant composé des legs, du casuel, des offrandes de messe et des quêtes.

1,1 million de donateurs

Dans le détail, la CEF observe depuis une dizaine d’années une baisse régulière du nombre de donateurs : en 2017, elle comptait ainsi 1,1 million de donateurs, soit 25% de moins qu’en 2007. Ce recul n’a rien d’étonnant, souligne la CEF. « Il est corrélé à la situation de déclin de l’Église de France, à savoir une baisse du nombre de prêtres en activité et du nombre de sacrements donnés tels que le mariage et le baptême ». « La situation économique d’une partie des donateurs et le passage au prélèvement à la source peuvent expliquer en partie ces chiffres. La crise que traverse l’Église (sur les abus sexuels, ndlr) a également eu un impact », détaille Ambroise Laurent.



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Cette tendance s’accompagne d’une autre, plus encourageante : en dix ans, le don moyen a progressé de 60% pour atteinte 232 euros en 2017. « Nous abordons cette fin d’année avec fragilité mais avec l’impression d’une grande fidélité de nos donateurs. Cette fidélité fait signe et sens pour nous ».

« Quand il y a une dynamique locale, l’Église mobilise plus largement »

Géographiquement, les petits et moyens diocèses (moins de 800.000 habitants) sont plus marqués par la baisse du nombre de donateurs (-16% en 5 ans contre -12% au niveau national) tandis que leur collecte est en baisse (-1,5%). « Néanmoins, un quart de ces petits et moyens diocèses ont réussi à collecter davantage que la moyenne nationale », se félicite le secrétaire général adjoint en charge des finances. « Quand il y a une dynamique locale, soutenue par des associations par exemple, l’Église arrive à mobiliser plus largement ».



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À noter que les dépenses de l’Église sont sous contrôle : ce n’est pas l’évêque qui gère directement ses finances. Canoniquement il a un économe diocésain et un conseil diocésains des affaires économiques. « Aujourd’hui il n’y a pas de diocèse en faillite mais nul n’est à l’abri. Dans 90% des cas, les diocèses sont en déficit d’exploitation », rappelle encore Ambroise Laurent. Concrètement, cela signifie que les dépenses courantes ne sont pas couvertes par les ressources courantes et que les diocèses doivent compter sur des ressources extraordinaires, tels que les cessions d’actifs et les legs, pour équilibrer leur budget. « Dans l’organisation juridique de l’Église de France, les associations diocésaines sont indépendantes. Il n’y a pas de solidarité organique entre les diocèses », prévient-il également.

La campagne que lance ce 20 décembre la CEF « ne cible pas que les paroissiens mais tous ceux qui ont un attachement à la mission de l’Église (50% des catholiques pratiquants ne donnent pas au Denier, ndlr) », tient à souligner Ambroise Laurent. « Pour certains c’est un signe de gratitude et a un sens spirituel ».



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