Peintre profondément chrétien et humaniste, Murillo s’est révélé dès sa jeunesse comme un grand artiste catholique. Diffuseur de la doctrine tridentine, missionnaire de l’espérance après la peste de 1640, défenseur des saints sévillans… sa peinture exprime l’avènement en Espagne d’une nouvelle religiosité, débarassé de l'héroïsme ostentatoire davantage marquée chez son contemporain Zurbaran. Inspiré par la grande misère qui régnait dans les rues de Séville au XVIIe siècle, Murillo a peint la pauvreté sous un jour nouveau. Défait du pathos, il la montre telle qu’elle est, sous un aspect bienveillant en accord avec ses valeurs chrétiennes.
Les madones, son plus grand succès
Mais ses œuvres religieuses, notamment les nombreuses représentations de la Vierge Marie qui jalonnent sa carrière, demeurent son plus grand succès. Il aime la représenter dans tous les moments de sa vie : seule avec l’Enfant-Jésus, en famille avec Joseph, avec l'ange Gabriel ou en Vierge immaculée, iconographie pour laquelle il porte une affection toute particulière.
Qualifié de peintre de la douceur, la palette de Murillo est pourtant, dans sa jeunesse, plus sombre, marquée par le ténébrisme de Caravage. Sa découverte des modèles vénitiens et flamands vont l’amener tout doucement à réaliser des compositions plus souples, plus légères, relevées par des coloris riches et une lumière légèrement diffuse. En contemplant ses madones, c’est bien un sentiment de douce sérénité qui se révèle, invitant naturellement au recueillement. Transcendant et profondément humain, deux mots qui résument à eux seuls le style bien personnel de Murillo.