Peut-on prier en demandant tout et n’importe quoi ? Oui bien-sûr, et pourquoi pas ? On raconte une anecdote bien connue à propos de Socrate : un jour qu’il se promenait sur l’agora d’Athènes, quelqu’un s’approche du lui pour lui raconter quelque chose à propos de l’un de ses amis. Mais avant de laisser à cet interlocuteur la possibilité d’ouvrir la bouche, le philosophe lui a demandé de passer lui-même ce qu’il voulait dire au filtre de trois tamis préalables :
"Si ce que tu veux me dire n’est ni vrai, ni utile, ni bon, pourquoi voudrais-tu me le dire ? Si je peux te donner un conseil, oublie-le ! "
Dieu peut tout entendre
Voilà certainement un conseil plein de sagesse pour réguler nos échanges de tous les jours. Mais pas avec Dieu ! Car Dieu n’est pas un philosophe. Il est un Père, à qui nous pouvons tout dire, et qui peut tout entendre de nos demandes comme de nos sentiments. D’ailleurs, il nous a même donné les mots pour le faire, dans les Psaumes. Et le moins qu’on puisse dire c’est que les Psaumes permettent de tout demander, même la mort de ses ennemis (Ps 54,16) ou que Dieu leur casse les dents (Ps 58,7) !
Jésus lui-même, dans l’Évangile, nous encourage à l’audace : il semble trouver que nos demandes sont le plus souvent trop timides et trop sages ! Il nous encourage donc à demander tout ce qui nous tient à cœur, avec la certitude d’être exaucé au mieux, c’est-à-dire en fonction de ce qui est le meilleur pour nous.
Accepter l’inattendu
En toute sincérité, je sais ce que je veux demander. Mais je crois aussi que Dieu, mon Père, sait encore mieux que moi ce dont j’ai besoin, et que ce qu’il veut me donner d’abord et avant tout, c’est son Esprit Saint, c’est-à-dire la possibilité d’avoir part à sa vie même. Voilà pourquoi je demande tout ce que j’ai sur le cœur… En acceptant que Dieu me donne parfois une réponse très inattendue !