Le pape Jean Paul II avertissait dans Evangelium Vitae : "Une grande prière pour la vie, qui parcourt le monde entier, est une urgence." Depuis 2011, l'équipe des Veillées pour la vie s'efforce de répondre à l'appel du saint Pape. Le principe de ses veillées a été lancée par Benoît XVI en 2010. Dans une homélie, le Pape avait demandé aux chrétiens de se réunir pour prier pour la vie naissante : "Le mystère de l’Incarnation du Seigneur et le début de la vie humaine sont reliés de façon intime et harmonieuse à l’intérieur de l’unique dessein de salut de Dieu". Puis les Veillées se sont développées à partir de la France, et elles ont été bénies par le pape François en 2013.
L'équipe de laïc qui s'est emparé du projet en France propose aux chrétiens d'y participer avec eux, et d'organiser, dans leurs paroisses, des veillées pour la vie naissante, en respectant un cadre préétabli. Il s'agit de soirées consacrées à la prière, avec adoration eucharistique, chants, lectures bibliques, méditations et intentions de prières pour la vie, et plus spécifiquement pour la vie dans ses premiers instants. Pour venir en aide aux bonnes volontés, désireuses de lancer l'une de ses veillées, le site des Veillées pour la vie propose un "kit organisateur". Tout y est détaillé, de la façon de "motiver son curé", aux prières et lectures proposées pendant lesdites veillées.
Les premiers fruits
En 2017, 300 Veillées pour la vie ont été organisées autour du monde. Cette année, il y en a au moins 400. Outre en France, où le mouvement a commencé, on en trouve au Gabon, en Allemagne, Belgique, Canada, Grande Bretagne, aux Antilles, à Nouméa, à Jérusalem et même au Japon. "La France demeure, malgré tout, la Fille aînée de l'Église", observe l’initiateur de ces veillées, Éric en se réjouissant de leur développement. "Jean Paul II avait bien vu l'urgence de cette prière, dans nos sociétés malades de l'eugénisme", rappelle-t-il. Il prévoit de traduire le site de l'association en 10 langues.
Cet ingénieur trentenaire récolte "les premiers fruits" de ces Veillées, et assure qu'elles ont probablement déjà sauvé des vies. Il raconte l'anecdote de deux mails successifs qui l'en ont convaincus. Dans le premier, un prêtre, ami du mouvement, lui disait que les veillées de prières sauvaient des enfants à naître : "J'étais enclin à le croire, mais je n'en avais pas la démonstration", se souvient Éric. Dans le mail suivant, il reçoit un remerciement de l'association Mère de miséricorde à propos d’une certaine Melissa qui avait été confiée à la prière des Veillées pour la vie. Les services sociaux encouragaient la jeune femme à avorter en raison de la très grande précarité de sa situation, ce qu'elle refusait. Ils avaient soumis la décision de son Interruption médicale de grossesse (IMG) à la décision d'un juge. Or, contre toute attente, le juge a décidé de refuser le recours à cette IMG. L'équipe de l'association Mère de miséricorde se prépare donc à soutenir la future maman. Le fondateur des Veillées pour la vie y voit un "clin Dieu". Il conclut : "De toute évidence, nos prières sont fécondes !"
Et d’insister sur l'importance de répandre ces veillées partout, même quand le nombre de participants possible est faible : "Dieu donne ses grâces !". Il s’appuie sur la parole de l'Évangile selon saint Matthieu : "Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d'eux".