Si l’auteur du “Lac”, figure majeure du romantisme français, s’est illustré grâce à ses Méditations poétiques (1820), il a également composé un hymne sur les bienfaits de la prière, “don suprême”, entre époux.Alphonse de Lamartine, poète, romancier, dramaturge et homme politique influent lors de la Révolution de 1848, grande figure du romantisme français, fut le défenseur d’un christianisme libéral et social. Déiste, il définit la poésie comme un chant de l’âme, favorisant la communion avec Dieu. Dans son recueil Harmonies poétiques et religieuses, publié en 1830, il présente ses poèmes comme des “hymnes” ou des “psaumes modernes”, dans lesquels il loue la Création en tant que manifestation de la présence divine. Dans la même verve poétique et religieuse il compose, le 4 février 1841, cet hymne célébrant les bienfaits de la prière en couple.
« Quand on se rencontre et qu’on s’aime,
Que peut-on échanger de mieux
Que la prière, don suprême,
Or pur qu’on reçoit même aux cieux ?Vous me l’offrez, je le réclame :
Pensez à moi dans le saint lieu ;
Que cette obole de votre âme
M’enrichisse au trésor de Dieu.L’Orient sous son ciel de fête,
Prenant les astres pour autel,
Sur les minarets du Prophète
Fait prier la voix d’un mortel.Le chrétien dans ses basiliques,
Réveillant l’écho souterrain,
Fait gémir ses graves cantiques
Par la cloche aux fibres d’airain.Moi, j’emprunte une voix de femme
Pour porter à Dieu mes accents ;
Mes soupirs, passant par ton âme,
Ont plus de pleurs et plus d’encens ! »
Alphonse de Lamartine (1790-1869) – Paris, 4 février 1841
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