L’église Santa Maria in Vallicella, située en plein cœur de Rome, à cinq minutes de la place Navone, attire de nombreux visiteurs qui souhaitent notamment admirer l’œuvre de Rubens « la Madonna della Vallicella ». Cependant, beaucoup ignorent que le trésor le plus étonnant de cette église se situe juste derrière ce tableau… Il faut remonter au XVIe siècle pour comprendre pourquoi une fresque représentant la Vierge à l’Enfant est cachée derrière ce Rubens. L’histoire nous raconte qu’en 1535, alors que cette image, datant du XIVe siècle, était exposée sur un mur à côté de l’église, un homme non croyant, lança une pierre sur le portrait de la Vierge qui se mit alors à saigner. Suite à ce phénomène extraordinaire, une grande dévotion populaire de la part du peuple romain s’installa autour de cette représentation qu’on plaça dans l’église afin de la protéger.
L’image miraculeuse sous la protection de l’Oratorio
L’église Santa Maria in Vallicella fut accordée en 1575 à Saint Philippe Néri qui avait fondé l’Oratoire, un petit groupe de laïcs et de prêtres se retrouvant pour méditer l’Écriture Sainte, et désirait une église plus grande que celle de Saint-Jérôme-de-la-Charité (Rome) où ils étaient alors. Dans sa bulle papale, le pape Grégoire XIII reconnaît l’ordre du « saint de la joie » et lui accorde l’église, dans laquelle les Philippins sont encore présents aujourd’hui.
Le bâtiment étant en mauvais état, la congrégation décida de tout reconstruire, l’église fut totalement rénovée et prit son nom actuel de Chiesa Nuova. Cependant, la fresque qui avait été placée dans l’église s’abimaît au fil des années. En 1606, la congrégation de l’Oratoire fit donc appel au célèbre peintre flamand Pierre Paul Rubens, pour qu’il fasse une toile qui protégerait la Madonne, tout en la mettant en valeur.
Un chef d’oeuvre qui en cache un autre
La première proposition de Rubens fut une peinture sur toile représentant Saint Grégoire entouré d’autres saints, vénérant une Vierge à l’Enfant. Elle fut refusée à cause de la lumière réfléchie sur la toile qui ne convenait pas à la luminosité de l’église. Ce fut la deuxième version, cette fois peinte sur ardoise, qui fut acceptée par les Philippins.
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Cette œuvre baroque représente des anges et des chérubins qui entourent et adorent le sujet principal du tableau : la Sainte Vierge tenant le petit Jésus en train de bénir. Cette partie centrale, vers qui tous les regards sont tournés, est incrustée dans le tableau, et a pour caractéristique de pouvoir coulisser grâce à un système de cordes et de poulies que le sacristain active afin de pouvoir admirer en dessous l’image miraculeuse.
C’est ainsi qu’une fois par semaine après la messe du samedi soir à la Chiesa Nuova, en levant la tête au dessus du maître-autel, nous pouvons admirer ce mécanisme fantastique qui en quelques secondes fait se substituer un tableau à un autre. La fresque miraculeuse reste alors visible, pour la plus grande joie des visiteurs, jusqu’à la messe du dimanche soir où elle est à nouveau recouverte par la Vierge à l’Enfant de Rubens.
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