L’Institut Pasteur fête aujourd’hui ses 130 ans. Si l’œuvre de son fondateur, Louis Pasteur, s’est révélé déterminante dans l’histoire de la médecine, son épouse, Marie, n’y est pas étrangère. Animée par une foi profonde, elle fût une assistante infatigable et dévouée au service de la science.Le 28 mai 1849, Marie Laurent, la fille du recteur de la faculté de Strasbourg, a 23 ans quand elle épouse Louis Pasteur, son aîné de trois ans. C’est le début d’une histoire familiale marquée par des drames. Le couple aura cinq enfants dont trois meurent jeunes. Leur aînée, Jeanne, succombe en 1859 à une fièvre typhoïde à l’âge de 9 ans. Six ans plus tard, c’est Camille, 2 ans, qui meurt également du typhus, rejointe un an plus tard, par Cécile, 12 ans. Ces drames ont sans aucun doute contribué à motiver leur soif de comprendre les maladies de leur époque.
Lire aussi :
Quand un astrophysicien rappelle ce que la science doit à l’Église
Louis Pasteur, chimiste de formation, est à l’origine des grandes révolutions scientifiques du XIXe siècle, dans les domaines de la biologie, l’agriculture, la médecine et l’hygiène. Ses recherches sur l’observation des cristaux le conduisent à l’étude des fermentations. En 1863, il invente un processus pour la conservation des aliments qui porte désormais son nom : la pasteurisation. Ces dernières découvertes l’amènent à réfuter définitivement la théorie de la génération spontanée, à contre-courant des scientifiques matérialistes de son époque, découverte qui lui ouvrira les portes de la microbiologie et de la vaccination. Il découvre le vaccin contre la rage en 1885 et guérit un petit garçon âgé de neuf ans, Joseph Meister, mordu par un chien enragé.
Marie travaille aux côtés de son mari en tant que secrétaire et rédactrice scientifique. Elle l’assiste activement dans ses expériences, en élevant par exemple des vers à soie ou en prenant soin des enfants sur lesquels il teste son traitement expérimental. Elle écrit sous sa dictée, réalise les revues de presse et veille à son image, puis à sa mémoire, jusqu’à sa mort, en 1910. Les étudiants et collègues de Louis Pasteur ont reconnu l’importance que Marie a eu dans son travail. Émile Roux, troisième directeur de l’Institut Pasteur, dit qu'”elle a été le meilleur collaborateur de Louis Pasteur”, ainsi qu’un soutien moral indéfectible.