Ce week-end, un petit village ardennais célébrera conjointement le centenaire de l’armistice et la fête de la Saint-Martin afin de lancer symboliquement un appel à la paix. Mêler le souvenir de l’armistice de 1918 et la fête de la Saint-Martin ? C’est le pari qui a été fait dans la petite commune de Dom-le-Mesnil (Ardennes). Alors que ce 11 novembre est dédié au centième anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre, le petit village ardennais y associera la fête de Saint Martin de Tours à travers différents moments forts.
C’est en effet dans ce petit bourg de 1.100 âmes, situé entre Charleville-Mézières et Sedan et longé par la Meuse, qu’a été donné le premier Te Deum célébrant la victoire des forces alliées. Car c’est de ce même village qu’est partie l’ultime offensive contre les Allemands, qui a coûté la vie de 68 hommes le 11 novembre 1918 au matin, dont Augustin Trébuchon, dernier mort français. Ce jour-là, le clairon signalant l’armistice fut le seul de tout le pays à résonner en plein cœur du combat. Aussitôt, le père Guiton, curé du village, fit sonner les cloches de l’église et célébra une messe au cours de laquelle on entonna le Te Deum. “Cela fait de Dom-le-Mesnil un haut lieu”, explique Antoine Selosse, directeur du Centre culturel européen Saint Martin de Tours.
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Le partage du manteau, un signe de paix
Le 11 novembre est le jour où l’on fête saint Martin, mort le 8 novembre 397 à Candes-Saint-Martin et enterré le 11 novembre à Tours. Cette fête est très populaire dans l’est de la France et particulièrement en Allemagne. La commune de Dom-le-Mesnil a été mise à l’honneur et choisie pour associer cette fête liturgique au centième anniversaire de l’armistice. L’objectif ? Diffuser symboliquement un message de paix, à travers le personnage de saint Martin qui a partagé son manteau avec un homme transi de froid un soir d’hiver. “St. Martin, St. Martin, St. Martin ritt durch schnee und wind”, chantent les petits Allemands, ce qui signifie “Saint Martin, Saint Martin chevauchait dans le vent et la neige”. “Pour nous, il y a un message qui est très fort. Ce geste, qui montre que l’on peut obtenir la paix avec le partage, nous a semblé très symbolique”, poursuit Antoine Selosse.
Les cloches sonneront dès potron-minet
Dimanche 11 novembre, quelque 200 enfants français et allemands de 11 ans se retrouveront donc dans la petite bourgade. Avis aux lève-tôt, le son des cloches retentira entre 5 heures 12 et 5 heures 20 du matin, moment auquel a été signée l’armistice. À 6 heures, Mgr Feillet, évêque auxiliaire de Reims, présidera une célébration religieuse. Puis, à 7 heures, les cloches sonneront de nouveau, mais cette fois-ci pour la Saint-Martin. Une sculpture intitulée « Le Manteau partagé » sera ensuite bénie par le prélat, puis les enfants chanteront l’Hymne à la joie.
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