Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique.
Celui par qui le scandale arrive
Financier, politique, alimentaire, social, sexuel, sanitaire, environnemental… les qualificatifs ne manquent pas pour caractériser les différents scandales qui émaillent régulièrement notre actualité. Le terme recouvre toutes sortes de réalités ou révèle ce qui devait rester caché, le scandale est universel, il a même sa presse.
Lire aussi :
Ces expressions qui ont une origine biblique : « Qui sème le vent récolte la tempête »
Le Petit Robert nous enseigne que le premier sens courant actuel du mot scandale est un “effet fâcheux, choquant, ayant un grand retentissement dans le public, produit par des faits, des actes ou des propos considérés comme contraires à la morale, aux usages”. Le terme est beaucoup plus complexe dans la Bible où il est employé à plusieurs reprises avec plusieurs niveaux de lecture et d’interprétation, notamment du fait des traductions successives, de l’hébreu vers le grec puis du grec vers le latin.
Le mot français scandale vient du grec ecclésiastique skandalon : piège placé sur le chemin, obstacle pour faire tomber et, symboliquement, toute occasion de pécher, comme l’explique Jésus dans l’évangile de saint Luc :
“Jésus disait à ses disciples : “Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive !“ (Lc 17, 1)
L’homme, scandale pour l’homme, le Christ, scandale pour l’homme
Dans le domaine moral et religieux, il existe plusieurs manières de “faire tomber” quelqu’un. Ce peut être la tentation qu’exercent Satan sur les hommes ou les hommes sur leurs prochains. L’homme peut être un scandale pour l’homme lorsqu’il cherche à le détourner de sa foi, à l’entraîner loin de sa fidélité à Dieu. Un comportement que Jésus condamne avec sévérité :
“Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà.” (Lc 17, 2)
Lire aussi :
Ces expressions qui ont une origine biblique : “La chair est faible”
Mais le “scandale” peut également désigner l’épreuve à laquelle Dieu soumet son peuple pour jauger sa foi. Dans l’Ancien Testament, la “pierre de scandale”, traduite par “pierre d’achoppement”, qualifie l’obstacle sur lequel butent les incrédules, c’est l’épreuve de la foi en Dieu :
“Il [le Seigneur de l’univers] deviendra un lieu saint, qui sera une pierre d’achoppement, un roc faisant trébucher les deux maisons d’Israël, piège et filet pour l’habitant de Jérusalem.” (Is 8, 14)
Quant à Jésus, dans une société figée par la tradition, il représente lui aussi “celui par qui le scandale arrive” puisque tout, dans sa personne, sa vie et ses paroles, choque ceux qui sont en face de lui. “Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ?” lui demandent les disciples (Mt 15, 12).
Lire aussi :
Ces expressions qui ont une origine biblique : « Celui qui prend l’épée périra par l’épée »
Suivant les traductions et le contexte, le terme possède donc une ambivalence ! L’appliquant à notre vie de chrétiens, le pape François a expliqué que le scandale “est dire et professer un style de vie — “je suis chrétien“ — et ensuite vivre comme un païen qui ne croit à rien”. Et “cela fait scandale, car le témoignage manque : la foi confessée est vie vécue” (méditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, novembre 2014).