Le 2 novembre, le Saint-Père se rendra au cimetière du Laurentino, à Rome. Il y fera mémoire de tous les fidèles défunts, y compris des enfants mort-nés enterrés dans « le jardin des anges ».On l’appelle le “jardin des anges”, une petite parcelle de terre au cœur des 27 hectares que forme, au sud de Rome, le cimetière du Laurentino, le troisième plus grand cimetière de la ville éternelle après le cimetière Flaminio – le plus grand d’Italie – et le Campo Verano. Sur ces 600 mètres carrés de jardins dédiés aux enfants mort-nés, inaugurés le 1 novembre 2012 par le Cardinal Agostino Vallini, ancien vicaire général du pape pour le diocèse de Rome, veillent deux statues de marbre pour allier beauté et innocence. C’est là, que cette année, le pape François a choisi de se rendre pour célébrer la messe des défunts, le 2 novembre, après s’être rendu en 2017 au cimetière militaire américain de Nettuno, au sud de la capitale italienne.
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En célébrant la mémoire de tous les fidèles défunts dans ce grand cimetière, le Saint-Père honorera aussi la mémoire de tous ces enfants qui reposent en ce lieu sans avoir eu le temps d’ouvrir les yeux sur le monde. Comme dans tant d’autres cimetière – celui de Lille par exemple en France – une simple plaque de bois avec un nom et l’initiale d’un prénom, une petite dalle, et quelques fleurs suffisent à rappeler que ces enfants ne sont pas des “riens” mais des visages pour leurs parents, qui ont pu les voir, les prendre dans leur bras, les pleurer. “J’ai besoin de ce point de repère. Je sais qu’elles ont existé, même si elles ne sont pas sur le livret de famille”, confie Angèle qui a perdu des jumelles qu’elle attendait à presque cinq mois de grossesse. Angèle, aujourd’hui, a deux garçons, mais “je n’ai pas eu deux enfants, affirme-t-elle, j’en ai eu quatre !”.
Ritualiser le deuil d’un bébé mort-né, qui n’a pu achever son parcours dans le ventre maternel, c’est “traiter le fœtus comme un être humain, même si pour la loi il n’est qu’un produit innomé”, témoigne notamment Maryse Dumoulin, médecin en pathologie maternelle et fœtale au CHRU de Lille. Pour un croyant, c’est confier à Dieu cet enfant “qui vit dans le Seigneur” (Evangelium Vitae) et pour lequel on peut prier pour trouver apaisement et courage :
“Seigneur,
tu seras seul à connaître vivant
cet enfant que la mort nous arrache à sa naissance
Mais, avant même d’être né,
n’était-il pas aimé ?
Toi qui l’aimes aussi depuis le commencement,
nous te prions :
Puisqu’il n’a pu vivre auprès de nous,
fais-le vivre auprès de toi
pour les siècles des siècles” (Desclée, Collection Rituels, 2003
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