Le père Vincent Breynaert a succédé cet été à sœur Nathalie Becquart comme directeur du service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations. Portrait. Il est le nouveau visage de l’apostolat auprès de la jeunesse en France. Prêtre du Chemin Neuf, le père Vincent Breynaert, 51 ans, est depuis septembre dernier le nouveau directeur du service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, un service de la Conférence des évêques de France (CEF) : « Je suis un enfant de la génération Jean Paul II », confie-t-il à Aleteia. Il a rencontré deux fois le saint polonais, à l’âge de 12, puis de 16 ans. « Il m’a regardé avec une intensité que j’ai reconnue plus tard comme l’appel du Christ pour moi ». Un appel qui se concrétise lors de son ordination sacerdotale, en 1997. Ensuite, on lui confie différentes missions, dont la mission jeunes du Chemin Neuf durant dix ans et la formation des familles à Saragosse (Espagne).
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Petit dernier d’une grande fratrie, il a été précédé par pas moins de… sept sœurs. « Notre famille a toujours respiré la joie de croire à travers une présence de Dieu tout à fait normale », témoigne-t-il avec simplicité. Présence qui se manifestait, selon ses dires, au milieu des disputes, des réconciliations et de « beaucoup d’amour de l’Église ». Né dans le nord de la France d’un père médecin et d’une mère infirmière, c’est au sein de sa propre famille qu’il apprend ce qu’est la générosité. Notamment grâce à ses parents qui travaillent dans un milieu qu’il décrit comme « minier et très populaire ». « La maison était toujours ouverte pour ceux qui passaient », explique-t-il. « Cela nous a donné une ouverture du cœur ». Durant sa dernière année d’études à Sciences Po, il rencontre la communauté du Chemin Neuf. « J’ai été très touché par cette façon de s’adresser à Dieu dans la louange, de laisser beaucoup de place à l’Esprit saint en l’invoquant pour les petites et les grandes choses, et par la possibilité que nous avions de partager simplement notre vie quotidienne », ajoute-t-il, déplorant que dans la formation des élites, on mette « de côté les zones d’ombres ».
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Aujourd’hui, exit endives et fricadelle chères au nord de l’Hexagone et tapas espagnoles savoureuses. C’est depuis son bureau de la Conférence des évêques de France, avenue de Breteuil à Paris, que ce missionnaire auprès des jeunes a pris ses nouveaux quartiers. Rome, Cologne, Cracovie… À Panama, cet insatiable baroudeur de Jésus-Christ fêtera ses huitièmes JMJ.
Laisser l’Esprit saint faire son taf
Sa priorité aujourd’hui ? Pour lui, cela sonne comme une évidence : laisser faire l’Esprit saint. « Je me sens comme serviteur du Saint-Esprit. Je le veux à la première place. Il faut lui remettre les rênes. Toute notre difficulté, c’est de remettre le pouvoir à Dieu. C’est Lui qui est l’artisan premier de l’évangélisation. De grâce, laissons le Créateur avec sa créature ! », s’exclame-t-il. Pour lui, toutes les forces vives doivent être engagées afin que chaque jeune puisse rencontrer l’amour de Dieu, en particulier dans ses lieux de fragilité, qui peuvent être le travail ou l’affectivité. Comment ? En proposant des lieux de prière, en déployant des formations, en organisant des rassemblements d’évangélisation, en développant des foyers étudiants… Il n’en doute pas une seconde, « le plus beau cadeau que l’on peut faire à un jeune, c’est la personne de Jésus ».
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« Je crois beaucoup à la force du témoignage de la communauté », continue-t-il, citant la Bible : « Voyez de quel amour ils s’aiment ». La communion des chrétiens lui semble essentielle. « Tout ce que nous arrivons à faire ensemble dans l’Église et entre chrétiens est une force de persuasion. Vivre l’œcuménisme est un outil d’évangélisation formidable ». « C’est la communauté qui évangélise », insiste-t-il, évoquant des endroits comme Taizé qui peuvent être de véritables lieux de conversion. Lui-même vit à Puteaux (Hauts-de-Seine) dans un foyer tenu par le Chemin Neuf qui mélange étudiants, jeunes pros et personnes en insertion sociale.
Les fruits du synode
Vincent Breynaert était à Rome pour la clôture du synode sur les jeunes. « C’était une expérience réussie de fraternité universelle”, nous confiait-il avant de s’envoler. “Les jeunes se sont sentis écoutés et ont pu prendre leur place, les femmes ont apporté un éclairage particulier ». Selon lui, grâce au synode, une parole a pu circuler. « Cet événement nous parle de l’Église que nous voulons : pas une structure, mais une communauté d’appartenance ». Les fruits de ce synode ? « Il n’y a aucune recette pastorale, mais sans doute une dynamique que chacun pourra mettre en œuvre chez lui. Un synode n’est pas là pour faire une liste de choses concrètes. Il s’agit plutôt de lignes directrices qui vont ensuite donner des idées ». Selon lui, l’image de la pirogue a “beaucoup parlé aux pères synodaux” : une embarcation a besoin de ceux qui pagaient, utilisant leur énergie pour faire bouger l’esquif — les jeunes — et de ceux qui mettent leur expérience au service de l’orientation — les anciens. « Les jeunes ont des talents spécifiques du fait d’être jeunes. L’Église a absolument besoin d’eux ».
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