La Sagrada Familia a obtenu son permis de construire officiel la semaine dernière seulement, 136 ans après le début des travaux.Nul n’est censé ignorer la loi. Et pourtant, depuis plus d’un siècle, la basilique de la Sagrada Familia était hors-la-loi. En 1882, à l’initiative de l’architecte catalan Antonio Gaudí, les travaux commencent simplement avec l’accord de la mairie du village de Sant Martí de Provençals. Douze ans après, la petite commune est rattachée administrativement à Barcelone. Mais pour autant, les constructeurs continuent à ne pas payer de taxe municipale et à grignoter sans complexe l’espace public. Bref, la rebelle mystique toute de colonnes parée, la desperado du christianisme, l’outlaw méditerranéen, n’en fait qu’à sa tête. Mais être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco ne dispense pas des bonnes manières.
Une forte tête administrative
C’était sans compter sur Ada Colau, maire de Barcelone depuis 2015, qui a décidé de s’attaquer à cette forte tête. Jeudi 18 octobre 2018, un accord de régularisation a été signé en bonne et due forme entre la mairie de la capitale catalane et les constructeurs de l’édifice rebelle. Après 136 ans d’attente, il était temps ! La basilique, l’un des lieux les plus touristiques du pays, versera donc 36 millions d’euros sur dix ans à la ville pour aménager ses abords. Ses travaux devraient s’achever en 2026, année du centenaire de la mort de Gaudí. Chaque année, 20 millions de visiteurs se rendent devant l’édifice, et quatre millions et demi d’entre eux s’aventurent à l’intérieur.
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