Il suffit de consulter n’importe quel dictionnaire – du Larousse au Littré – pour constater combien il est difficile de définir le mot « amour ». Les enfants, avec leur regard sans fard sur le monde, nous ont semblé bien placés pour réfléchir à une définition personnelle de l’amour, qui, si elle n’est pas exhaustive, est bien inspirée de leur jeune expérience de la vie. Nous avons ainsi pu, grâce à leurs réponses, dessiner cette jolie définition de l’amour.
L'amour, c'est comme un gâteau
Pour Arnaud, l’amour c’est « le foot » … attention aux cartons rouges, donc. Les petites Colombe et Albane voient respectivement l’amour dans « un gâteau » et « un verre ». En poussant habilement la métaphore, nous pourrions y retrouver le pain et le vin… Leurs réponses n’ont pas fini de nous surprendre. C’est le cas avec celle d’Yrieix, 2 ans et demi qui nous affirme avec aplomb : « L’amour c’est l’éléphant ! » Au pourquoi de sa mère, l’enfant répond : « Parce que ce n’est pas le rhinocéros. » Belle évidence de l’amour, un sentiment si puissant, si limpide, qu’il ne s’explique pas : connu de tous mais indéfinissable dans le même temps, omniprésent mais insaisissable, la quête de toute une vie pour beaucoup d’entre nous. Et si l’éléphant était là, tout près, pas si loin de nous, mais caché par les rhinocéros ? Après tout, comme l’exprime si bien Charles du haut de ses 10 ans, « l’amour, cela relève parfois du miracle. »
L’amour, c'est comme un médicament
Selon nos spécialistes en culotte-courte, l’amour - bonne nouvelle – se révélerait être fort utile au quotidien ! Du haut de ses 4 ans, Mathilde semble déjà en avoir beaucoup reçu car elle nous explique que l’amour « sert à bien grandir ». Victoire, 3 ans, acquiesce, il s’agit d’« être heureux » et Marguerite, 2 ans, de conclure : « C’est trop bien. » Titouan, 4 ans et demi, achève de nous convaincre : « on se choisit pour vivre ensemble plein de choses ! »… Colombe a une jolie expression pour exprimer le trop-plein d’amour qui peut nous envahir, même quand on a que 8 ans : « L’amour c’est quand on a le cœur qui déborde de bonheur. » Côme, 11 ans, a déjà saisi que l’amour « cela sert à vivre avec des sentiments » et que « sans l’amour, on ne pourrait pas vivre. » L’amour, besoin inconditionnel de l’homme, ce sont les enfants qui l’expriment, avec simplicité. Pour James, cela ne fait aucun doute, l’amour se compare à « un médicament. » Une belle manière d’exprimer la douceur, la puissance et les bienfaits de l’amour au cœur de nos vies de pêcheurs.
Pour beaucoup d’enfants, l’amour, c’est les autres. « C’est quand on aime… pas soi-même, mais quelqu’un d’autre », soutient Ombeline, 8 ans. Pour Thibault, « c’est avoir quelqu’un dans son cœur » et pour Inès, 8 ans « c’est aimer quelqu’un, le trouver beau et l’avoir au fond de son cœur ». Sixte insiste sur l’amour universel « c’est aimer les autres, sans rejeter personne ». L’amour familial est le premier et principal modèle pour une majorité d’enfants. « C’est PAPA… enfin ‘’Thibault mon amour !’’ » ajoute t-il, regardant d’un œil amusé sa mère, dont il se moque gentiment. Si pour beaucoup, comme Thaïs, 6 ans, c’est « maman et papa ! » qui représentent le premier modèle de l’amour, pour le petit Lodoïs, 3 ans, l’amour inclut tous les membres de la famille : « c’est moi, Maman, le bébé dans le ventre, Joséphine et Papa ». La fille d’Angélique a bien compris que l’amour n’est pas réservé au cercle familial et devine dans l’amour un réservoir immense : « C’est grand.... très, très grand.... car j’aime mon papa, ma maman, ma sœur, mon frère, toute ma famille... vraiment toute ma famille, mes copains, mes copines et ma maîtresse ». « Ce sont les gens qu’on veut voir tout le temps », « c'est avoir des enfants, une femme, de la compagnie » résument Gemma, 4 ans et demi et Guillaume, 7 ans.
L'amour, c'est la famille
L’amour conjugal – et en particulier le mariage – constitue un exemple très puissant d’amour chez l’enfant. « L’amour cela veut dire se marier », nous répond Tiphaine, 4 ans. Gabriel, 5 ans et demi, la rejoint : "c'est quand quelqu'un épouse quelqu'un et qu'il le garde pour toujours". Jeanne, 7 ans, synthétise ainsi ce qu’elle a compris des étapes de l’amour : « C'est quand deux personnes s'aiment très fort. Tu vois dans amoureux il y a amour. Quand un papa et une maman se rencontrent, ils s'aiment très fort et se marient et puis ... c'est aussi moi et toi. Toute notre famille. »
L’amour marital découle très simplement de l’amour de deux personnes : « Quand on se connait et quand on s'entend bien, du coup, c'est le mariage. » raisonnent Victoire et Léopold. L’amour parental conquiert Isabelle, 8 ans, pour qui l’amour se traduit lors de « la naissance d’un bébé… eh bien une maman l’aime de tout son cœur. ». L’amour des autres ne s’arrête pas après la mort souligne si joliment Charlotte 9 ans : « l'amour c'est notre famille : nous six, la famille de papa, la famille de maman, ceux de notre famille qui sont déjà morts, Marie, Jésus, Dieu et les Anges ! ». L’amour, attention, ne se restreint pas à l’amour des autres, il commence par l’amour de soi-même et tous les petits de 2 ans interrogés ont bien insisté en ce sens : pour eux, l’amour, c’est « Moi ! ». Plus difficile encore mais soutenu par Romane, 8 ans, « être gentil avec les autres même si c’est quelqu’un de méchant… et pardonner. » L’amour de l’autre… sans exception, sans condition. La tendresse et les gestes charnels d’affection ne sont pas oubliés par les enfants, de tous âges. Pour Caroline "c’est quand on se fait des bisous", « quand je vous fais un gros câlin », illustre Dauphine à ses parents. "L'amour, c'est faire des gestes d'affection, être gentil et se comprendre" ajoute la fille de Marie-Astrid.
L’amour ça vient de Dieu
Ambroise, 5 ans, perçoit en Dieu le modèle le plus parfait de l’amour « L’amour, c’est quand on est très gentil. Quand tu me dis je t’aime ça veut dire que tu es gentille pour moi. Comme Jésus qui est le plus gentil. Et l’amour c’est quand on va ressusciter au Ciel. » Philippine, 5 ans s’exclame très spontanément que « L’amour… c’est Dieu ! ». Arthur, 10 ans, définit plus précisément l’amour comme « un sentiment intime qui vient tout droit du Père ». Cyriaque, plus jeune, sent l’amour dans « Jésus qui vient dans l'Hostie et quand on chante à la messe aussi. » et pour Faustine c’est « le cœur de Jésus ». Alais, 6 ans, élargit l’amour à Dieu mais également à la communion universelle : « l’amour c’est Dieu et c’est quand nous prions pour tout le monde. » L’amour – dans toutes ses complexités et ses différentes manifestations – n’aura pas échappé aux plus jeunes d’entre nous et nous constatons, à la lecture de ces mots enfantins qu’il n’a pas besoin de maturité pour être envisagé, compris, saisi en sa profondeur la plus absolue. Les enfants perçoivent l’amour avec toute leur innocence mais leur lucidité également et, peut-être, cette relecture de l’amour nous aidera à retrouver notre perception si pure et limpide que nous avions, avant d’entrer dans les tourments de l’âge adulte.