Entre la grandeur de Paul VI, le passage éclair mais inoubliable de Jean Paul Ier et la bouffée d’air frais apportée par Jean Paul II, l’année 1978 reste une année charnière dans l’histoire de l’Église.
L’histoire de la papauté a connu une quinzaine “d’Années des trois pape” dans son histoire. La dernière en date, 1978, a été marquée par la disparition successive de Paul VI — le 6 août — et Jean Paul Ier — le 26 août — qui ont ouvert la voie à l’élection de Jean Paul II, le 16 octobre 1978. Une période évoquée en avril dernier par le cardinal secrétaire d’État du Saint-Siège, Pietro Parolin, à l’occasion d’un cycle de rencontres consacrées à la transmission de père en fils. Après la grandeur de Paul VI et la météorite inoubliable que fut Jean Paul Ier, il décrit le vent de fraicheur qu’a apporté l’élection du premier pape non italien après 455 ans.
La grandeur de Paul VI
L’année 1978 fut une année difficile pour l’Italie et pour l’Église. Les turbulences postconciliaires, l’assassinat du président de la Démocratie chrétienne, Aldo Moro, la loi sur l’avortement et la grande manifestation des jeunes de 1968… Beaucoup d’épisodes sont venus troubler le pontificat de Paul VI. Mais la grandeur du souverain pontife, selon le cardinal Parolin, n’a été que plus manifeste. Il suffit de penser à “son travail et sa souffrance pour garder l’Église unie, et réaffirmer la vérité de foi que certains voulaient remettre en question” ; à “son refus de céder à la demande de ceux qui souhaitaient une condamnation définitive et des mesures inquisitoires”.
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Jean Paul Ier, une météorite inoubliable
Jean Paul Ier, lui, est passé comme une météorite. “Le pape du sourire” ou “le sourire de Dieu” comme on l’appelait déjà. Un pape qui s’exprime pour la première fois à la première personne, refuse de coiffer la tiare le jour de son intronisation, parle de lui-même et confie en public la timidité de son caractère. Ce Pape “souriant et humble”, estime le cardinal Parolin, est passé comme “une météorite inoubliable”.
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Le vent de fraîcheur de Jean Paul II
Chute du mur de Berlin, implosion du géant communiste, guerre ethnique et fratricide au cœur même de l’Europe jusqu’à l’explosion du fanatisme religieux, le 11 septembre. Les années de pontificat de Karol Wojtyla non plus n’ont pas été faciles. Elles ont marqué une période de changement historique pour l’Eglise. “Avec sa foi, une foi bien ancrée, incontrôlable, Jean Paul II a apporté un vent de fraicheur dans l’Église, ne cessant de rappeler que l’Europe a besoin de ses deux poumons de l’Est et de l’Ouest pour respirer”.
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Trois papes, un seul et même héritage
Mais ces trois papes, indépendamment de la spécificité de leurs pontificats, laissent un seul même grand héritage, comme trois pères à leurs fils. « Tous trois nous ont appris à aimer Dieu et à aimer nos frères, des hommes et des femmes, comme nous, en quête de sens et d’une réponse », souligne le cardinal Parolin. Tous trois “ont témoigné de ce regard, de ce sentiment, et de cette conscience d’être toujours en marche, d’avoir besoin de rencontrer le Seigneur encore et encore sur notre chemin”.