À Rome, les escaliers saints, empruntés par des milliers de pèlerins chaque année, doivent faire l’objet d’une importante restauration.Pendant des siècles, les pèlerins en visite à Rome ont escaladé à genoux les “escaliers saints” du célèbre sanctuaire de la Scala Santa, situé à proximité de la basilique Saint-Jean-de-Latran. Ces marches auraient été foulées par le Christ, alors qu’il se rendait au prétoire de Jérusalem pour y être jugé par Ponce Pilate. Gravi par des milliers de pèlerins chaque année, cet escalier sera bientôt fermé au public pour restauration.
Un escalier arrivé tout droit de Jérusalem
Selon la tradition, la Scala Pilati (“Escalier de Pilate”) aurait été transporté miraculeusement de Jérusalem à Rome, au début du IVe siècle, par sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin. En réalité, la dévotion à cette relique ne serait apparue qu’à l’occasion du jubilé de 1450 — qui amena un flot impressionnant de pèlerins à Rome — lorsque l’évêque de Châlons-sur-Marne affirma qu’il s’agissait de l’escalier du prétoire de Jérusalem.
Depuis, les pèlerins qui se pressent à Rome grimpent les marches à même les genoux en acte de pénitence et en mémoire de la Passion du Christ. La fréquence des pèlerinages a entraîné une telle usure que le pape Clément XII (1652-1740) fut obligé de recouvrir d’une planche de bois chacune des 28 marches de marbre blanc de Tyr afin de les protéger. Certaines marches sont cependant percées de petits hublots afin de laisser visibles les petites tâches rouges que la tradition attribue aux gouttes de sang que le Christ aurait laissées tomber sur le sol.
L’escalier principal, qui ne peut être monté que sur les genoux, est flanqué de deux autres escaliers pour l’usage commun. De part et d’autre, les murs sont décorés de grandes fresques réalisées par les plus grands artistes italiens tels que Giacoma Stella, Cesara Torelli Romano ou encore Antonio Vivarini. Ces fresques, représentant des scènes de la Passion du Christ, sont très abîmées et feront également l’objet d’importantes restaurations l’année prochaine.
Mais où mènent ces escaliers ?
Une fois la rude ascension réalisée, les pèlerins accèdent à la toute première et ancienne chapelle privée des papes. De là, ils peuvent admirer d’immenses fresques du XIIIe siècle évoquant des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Plusieurs reliques, faisant partie des plus sacrées de l’Église, sont également conservées à l’intérieur. Mais Rome n’est pas la seule ville a posséder ce fameux “escalier saint”. En France, la petite ville de Sainte-Anne d’Auray (Bretagne) — sanctuaire célèbre pour sa dévotion à la mère de la Vierge Marie — accueille également une “Scala Santa“, construite en 1662 par les carmes pour faciliter les cérémonies religieuses. Depuis cette date, de nombreux pèlerins réalisent, chaque année, l’ascension de ce grand escalier, en signe de pénitence. La fermeture de l’escalier saint de Rome est une bonne occasion de rendre visite à celui de Sainte-Anne d’Auray.
Découvrez la Scala Santa en images en cliquant sur la diaporama :