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La PMA pour toutes va-t-elle plus mobiliser que le mariage pour tous ?

GAY MARRIAGE PROTEST
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Agnès Pinard Legry - publié le 17/09/18
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Alors que le CCNE doit rendre son avis sur la révision des lois de bioéthique au alentours du 25 septembre, l’ouverture – ou non – de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules cristallise les débats. À Lyon, l’association Cosette et Gavroche mise avant tout sur l’accessibilité de l’information et la compréhension des enjeux afin de mobiliser contre « la PMA pour toutes ».Plus de 200 personnes étaient rassemblées ce samedi 15 septembre à Lyon pour assister à une journée de réflexion autour du thème « La PMA pour toutes : la ligne rouge ». Au programme, plusieurs conférences autour de thèmes tels que « Les droits de l’enfant à l’épreuve de la PMA pour toutes » animée par Aude Mirkovic, « Derrière la PMA » animée par le philosophe Bertrand Vergely, « l’Écologie humaine, cadre adéquat pour la réflexion sur la pratique médicale » avec le professeur René Ecochard ou encore « Procréation artificielle, allons-nous créer un monde meilleur ? » avec Blanche Streb, d’Alliance Vita. Derrière ces rencontres se trouve l’association lyonnaise Cosette et Gavroche, qui avait été à l’initiative de la première manifestation lyonnaise contre le « mariage pour tous ». Pour son président, le docteur Raphaël Nogier, « les enjeux liés à la PMA pour toutes sont beaucoup plus importants que ceux liés au mariage pour tous ».

Aleteia : Que défend votre association « Cosette et Gavroche » ?
Docteur Raphaël Nogier : « Cosette et Gavroche » est une association réunissant des médecins, éducateurs, professeurs et plus largement toute personne ayant à cœur de défendre les droits de l’enfant. Créée le 1er octobre 2012, elle a été la première association à se lever contre le mariage pour tous et c’est elle qui a organisé la première « manif pour tous » lyonnaise. En janvier 2013 nous avons aussi organisé des états généraux de l’enfant et de cette rencontre est sortie un livre blanc que nous avons largement diffusé auprès des responsables politiques. Depuis la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe nous étions en stand by. On s’était dit que si la question de la PMA pour toutes revenait sur le tapis on reprendrait du service. Et c’est ce qu’on a fait. Mais nous ne souhaitons pas intervenir d’une manière contestataire. Nous avons été auditionné par le CCNE avec la vice-présidente de l’association Bénédicte Louis le 2 mai et nous avons expliqué que nous étions contre la PMA pour toutes car cela lésait les intérêts de l’enfant. C’est uniquement pour cela que l’on se bat. Pour défendre les droits de l’enfant.


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Quel est le principal enjeu pour vous aujourd’hui ?
Le principal enjeu aujourd’hui est de travailler sur le fond. Il s’agit de donner des arguments et de ne pas rester dans le slogan ! Toutes les conférences données ce samedi ont été filmées. Nous allons les diffuser largement afin que chacun puisse comprendre les enjeux et les dangers liés à l’élargissement de la PMA. Il faut donner du grain à moudre à ceux qui veulent se former, se renseigner etc. J’ai également annoncé ce WE notre volonté de mettre en place un comité national populaire d’éthique. L’idée est de rassembler une quarantaine de personnes, avec un noyau de spécialistes, et qui ne soit pas nommée par le gouvernement. Ce comité donnerait des avis balancés sur ceux que rend le CCNE qui a, selon moi, une certaine légalité mais aucune légitimité.

Êtes-vous inquiet ?
Nous devons préparer l’avenir mais je dois dire que moi qui ai connu la mobilisation contre le mariage pour tous, je constate qu’il n’y a pas le même enthousiasme qu’en 2012. Les gens sont beaucoup plus timorés et ils ne comprennent pas forcément ce que cela veut dire. La PMA est un sigle à qui on peut faire dire tout et n’importe quoi. « Procréation médicalement assistée » : sous prétexte qu’il y a le terme « médicalement » on peut avoir l’impression que c’est du sérieux, que c’est juste et on lui accorde de facto du crédit… Je pense que cela va être beaucoup plus compliqué mais le jour où les Français qui ont défilé à la manif pour tous comprendront que les enjeux sont beaucoup plus importants, une mobilisation viendra. Aujourd’hui, mon inquiétude est de communiquer et de faire en sorte que toutes les informations soient disponibles et facilement accessibles. Ce qui m’intéresse est ce qui est devant. C’est un crime contre l’enfant qui est en train d’être commis. À nous, individus, associations de le faire comprendre.


JEAN LEONETTI
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